François Tartamella a été déclaré coupable, vendredi après-midi, des meurtres non prémédités de son ex-conjointe Emmanuelle Phaneuf et de la fille de cette dernière, Laurie Phaneuf, 13 ans. Le jury a rendu son verdict après avoir délibéré un jour et demi.

La défense plaidait que Tartamella avait agi sous le contrôle de «voix intérieures» et qu'il souffrait de dissociation au moment de poignarder ses victimes. Elle demandait qu'il soit reconnu non criminellement responsable des gestes qu'il a posés. 

«Je suis énormément déçu. Pour l'instant, nous réfléchissions à savoir si nous portons ou non ce verdict en appel. Selon moi, il y a présentement un facteur Guy Turcotte qui est présent dans la communauté et qui a teinté le choix du jury», a affirmé l'un des avocats de la défense, Me Patrick Davis.

Le ministère public, pour sa part, s'est dit satisfait du verdict émis par le jury,  «qui est conforme à la preuve qui a été soumise», a affirmé Me Sylvie Villeneuve. 

Le 4 novembre 2011, François Tartamella, qui était opérateur dans une usine alimentaire, a poignardé et égorgé les deux victimes dans leur logement de Longueuil. Selon le témoignage du pathologiste, Mme Phaneuf a reçu au moins 10 coups de couteau et sa fille une vingtaine.

Selon la thèse défendue par le ministère public, Tartamella, un homme «jaloux» et «contrôlant», n'acceptait pas la séparation et encore moins l'idée de perdre la garde de ses fils, âgés d'un an et de trois ans à l'époque.

Une semaine avant le drame, Emmanuelle Phaneuf lui avait fait parvenir par huissier des documents judiciaires demandant une garde complète. Cela l'aurait mis en colère. Le matin du drame, il aurait tenté de raisonner son ex-conjointe pour abandonner les procédures légales et s'entendre sur une garde partagée, en vain.

Sentant qu'il n'avait pas le «contrôle» sur la situation, il a écrit une lettre qualifiée par la couronne d'«homicidaire-suicidaire» et dans laquelle il demandait à sa famille de s'occuper des garçons et qualifiait Emmanelle de «monstre sans pitié». Pour ne pas laisser de traces, il a fermé son ordinateur sans l'enregistrer. 

Toujours selon la thèse de la couronne, il s'en serait pris à Laurie en premier pour faire souffrir son ex-conjointe, qui aurait alors tenté de défendre sa fille avant d'être à son tour poignardée. Tartamella aurait tué Emmanuelle dans le salon, devant ses fils (âgés d'un an et de trois ans) avant d'achever Laurie dans la cuisine. 

Les observations sur la peine auront lieu le 18 décembre prochain devant le juge André Vincent.