Le «locataire» de deux territoires de stupéfiants contrôlés autrefois par le défunt chef de la mafia Giuseppe de Vito a plaidé coupable à une vingtaine d'accusations liées au trafic de drogue, hier, au palais de justice de Montréal.

Tommaso Paparelli, 31 ans, qui n'avait pas de dossier judiciaire à ce jour, a été arrêté il y a un an presque jour pour jour, en compagnie d'une trentaine d'autres personnes, au cours d'une opération de la division du crime organisé de la police de Montréal baptisée Argot.

Selon la preuve, le siège des activités de Paparelli dans Saint-Léonard, Saint-Michel et Rivière-des-Prairies se trouvait dans un logement de quatre pièces pratiquement vide rue Joseph-Renaud. C'est là que ses complices et lui manipulaient et ensachaient la drogue - de la marijuana à la cocaïne en passant par les drogues chimiques - et partageaient l'argent.

Paparelli versait une partie de cet argent à un lieutenant de Giuseppe De Vito, à qui appartenaient ces territoires de vente avant le retour des Siciliens à la tête de la mafia montréalaise, au début de 2013. Rappelons que De Vito, alias Ponytail, est mort empoisonné au cyanure au pénitencier de Donnacona l'été dernier.

Les enquêteurs ont truffé la cache de Paparelli de micros et de caméras, ce qui leur a permis de l'observer avec son bras droit, Joseph Scarcella. Ce dernier, âgé de 30 ans, sans antécédent criminel lui non plus, a plaidé coupable à des accusations de trafic de drogue en avril dernier. Il a été condamné à 42 mois de pénitencier. La Couronne a également confisqué 28 000$ trouvés chez Scarcella. Dans le cas de Paparelli, la Couronne, représentée par Me Éric Poudrier, et la défense, assurée par Me Loris Cavaliere, ne s'entendent pas sur la peine à infliger. Les plaidoiries à ce sujet ont été reportées au mois prochain.