La culture d'intimidation semble toujours présente au sein de la FTQ-Construction. Le directeur adjoint du plus important syndicat de l'industrie de la construction, Éric Boisjoli, vient d'être reconnu coupable par la Cour du Québec d'avoir proféré des menaces pour forcer l'arrêt d'un chantier, en Gaspésie.

Comme l'indique le jugement du 20 janvier dernier, «la preuve absolument hors de tout doute» incrimine M. Boisjoli. Ce dernier a averti par téléphone un entrepreneur du «danger que la grue vire à l'envers» s'il n'empêchait pas son grutier de faire des heures supplémentaires.

M. Boisjoli «a obtenu ce qu'il voulait», écrit le juge Gilles Michaud. Même si l'audition sur la peine a été fixée au 25 février prochain, le geste de M. Boisjoli n'est pas sans conséquence immédiate.

Hier, la Commission de la construction du Québec (CCQ) a fait parvenir une lettre à la FTQ-Construction lui indiquant que les bureaux de la CCQ sont dorénavant interdits à son directeur adjoint. «La CCQ prend des mesures pour préserver son intégrité et sa réputation», a indiqué le porte-parole de l'organisme, Simon-Pierre Pouliot. «L'intimidation est une infraction très grave à la loi R-20. C'est un poison», a-t-il ajouté.

Éric Boisjoli siège comme substitut au comité sur la formation professionnelle dans l'industrie de la construction (CFPIC). Il s'agit d'un sous-comité du conseil d'administration de la CCQ où siège la FTQ-Construction. Par ailleurs, Éric Boisjoli pourrait écoper d'une amende de 1062$ à 10 629$. La FTQ-Construction a toutefois indiqué qu'elle entendait porter la cause en appel.