En partant de la boutique Flawnego, l'après-midi du 18 mars 2010, les tueurs ont laissé derrière eux deux hommes morts, deux autres qu'ils croyaient morts mais qui ont survécu, des impacts de balles un peu partout, une mitraillette Cobray, deux pistolets et un revolver. Ces armes sont maintenant l'objet de toutes les attentions au procès des trois hommes accusés de cette tuerie.

La mitraillette Cobray, qui peut tirer 35 cartouches en 1,6 seconde, a été mise au point dans les années 65 à 70 pour armer «les hommes du président», a raconté l'expert en balistique, Gilbert Gravel, qui témoigne depuis hier au procès de Kyle Gabriel, Carey Isaac Regis et Terrell Lloyd Smith.

M. Gravel a expliqué qu'il s'agit d'une arme de très grande puissance de feu, mais qui n'est pas précise. C'est pourquoi elle a vite été abandonnée, a-t-il dit. L'arme en main, il a illustré son propos en disant: «Si je veux tirer dans la télévision [dans la salle d'audience] et que je garde mon doigt sur la détente, la première balle va aller dans la télévision, la deuxième, dans le mur, la troisième et la quatrième dans le plafond.» Ceci en raison d'un fort recul.

La mitraillette Cobray trouvée par terre au Flawnego n'avait pas de numéro de série. Elle avait été modifiée pour être automatique, estime M. Gravel.

Les tueurs, au nombre de deux selon les témoins, seraient entrés rapidement, auraient tiré en vitesse une soixantaine de coups de feu, et seraient repartis aussitôt. Les armes les plus utilisées auraient été la mitraillette Cobray 9mm et le pistolet Ruger, 9mm Luger. Mais il y avait aussi un revolver Rossi .38 spécial, et un pistolet semi-automatique 9mm de marque Jennings Firearm.

Les victimes

Peter Christopoulos, 27 ans, qui était le garde du corps du caïd Ducarme Joseph (propriétaire de la boutique), est mort, atteint de 10 projectiles.

Jean Gaston, l'autre homme qui est mort, était l'oncle de Ducarme Joseph. Il a été atteint de 12 ou 13 projectiles. Un électricien qui faisait des travaux dans la boutique, Alain Gagnon, a été visé directement au visage alors qu'il était couché au sol. Frédéric Louis, chauffeur de Ducarme Joseph, a été atteint de plusieurs balles. Il avait réussi à se réfugier dans une petite salle de bains, mais il a été atteint à travers la porte.

Ducarme Joseph n'a pas été blessé. C'est lui qui a alerté le 9-1-1. La caissière du magasin a échappé aux balles également.

M. Gilbert poursuit son témoignage sur l'analyse des armes et des projectiles aujourd'hui.