Le procès du caïd Raynald Desjardins et de ses sept présumés complices accusés du meurtre de l'aspirant parrain Salvatore Montagna aura lieu dans un an, au Palais de justice de Laval. C'est ce que le juge Marc David de la Cour Supérieure a annoncé ce matin, à l'issue d'une conférence préparatoire qui s'est déroulée au palais de justice de Joliette.

La semaine dernière, La Presse a révélé qu'un spectaculaire complot visant à faire s'évader le caïd aurait été fomenté l'automne dernier et que la Couronne demandait à ce que le procès ait lieu au Centre de services judiciaires Gouin à Montréal, pour des raisons de sécurité durant les procédures et le déplacement du fourgon cellulaire entre la prison et le palais de justice. 

Mais puisque les deux salles du Centre de services judiciaires Gouin risquent d'être occupées pour les méga-procès des Hells Angels en janvier 2015, le juge David a décidé de tenir le procès de Desjardins et de ses présumés complices au palais de justice de Laval, où l'on trouve des salles suffisamment grandes et sécuritaires.

Les coaccusés étaient présent ce matin au palais de justice de Joliette, mais pas Raynald Desjardins. La comparution s'est déroulée sous haute sécurité alors que même les avocats devaient être soumis au détecteur de métal. Depuis qu'un présumé complot d'évasion a été éventé l'automne dernier, les membres du Groupe tactique d'intervention de la Sûreté du Québec escortent le fourgon cellulaire de Raynald Desjardins chaque fois qu'il est amené au palais de justice. 

Un rapport de la SQ portant sur ce complot, dont La Presse a obtenu copie, raconte que le caïd aurait voulu s'évader avec l'aide d'une puce électronique GPS et d'une clé de menotte qui auraient été introduites dans sa prison, le Centre de détention de Montréal. 

Selon une source, grâce à la puce, des complices auraient suivi le fourgon sur GPS. Dans un endroit propice, un camion semi-remorque aurait bloqué le fourgon pendant que les occupants d'une mini-fourgonnette qui auraient suivi le véhicule cellulaire auraient ouvert le feu avec une arme longue.

Ce matin, l'avocat de Raynald Desjardins, Me Marc Labelle a rejeté les allégations de la Sûreté du Québec en faisant valoir que la plupart du temps, son client ne voulait pas être présent aux comparutions, ce qui est incompatible avec un individu qui chercherait à s'évader de cette façon. 

Les procédures contre Desjardins et ses présumés complices devraient durer environ un an, soit six mois pour les requêtes et six mois pour le procès. Le juge David souhaite toutefois que les requêtes soient débattues cette année, de façon à ce que la sélection du jury se fasse en janvier 2015. 

Rappelons que Raynald Desjardins et ses présumés complices, Vittorio Mirarchi, Pietro Magistrale, Calogero Milioto, Felice Racaniello, Steven D'Addario, Steven Fracas et Jack Simpson, sont accusés d'avoir tué et comploté pour assassiner Salvatore Montagna le 24 novembre 2011 dans une maison de l'Île Vaudry, à Charlemagne.

Selon la principale théorie de la police, Desjardins, Montagna et d'autres chefs de clans auraient fait partie d'une alliance qui a tenté de renverser les Siciliens et de prendre leur place à la tête de la mafia italienne en 2010-2011. Mais un conflit a éclaté entre eux au printemps 2011.

En septembre suivant, Raynald Desjardins a été victime d'une spectaculaire tentative de meurtre à Laval. La police croit qu'il aurait ensuite voulu se venger en ordonnant le meurtre de Montagna.