Le jeune garçon qui a tué son frère, le 21 janvier dernier, à son domicile à Dorval, pourra passer Noël en famille. Le Tribunal de la jeunesse a permis mercredi à l'adolescent de 13 ans de quitter le centre jeunesse où il est détenu depuis maintenant 11 mois pour qu'il demeure avec une cousine de la famille, d'ici la fin de son procès.

Il devra toutefois se plier à une série de conditions très strictes. Il ne pourra pas, entre autres, être laissé sans surveillance à toute heure du jour et de la nuit, doit continuer à rencontrer un psychologue et un psychiatre, poursuivre ses études à la maison, et ne pourra utiliser un ordinateur, un cellulaire, ou tout autre moyen de communication - incluant les réseaux sociaux.

Lorsque le juge Guy Lecompte a rendu sa décision, les membres de sa famille, qui étaient nombreux dans la salle d'audience, ont échappé un soupir de soulagement. Les larmes aux yeux, la mère regardait son fils, assis quelques mètres plus loin auprès de son avocate.

La cousine de la famille, son conjoint et leur fille, dans le début vingtaine, seront responsables de l'adolescent et doivent rapporter tout manquement aux conditions établies à la police. Sans quoi, ces derniers pourraient faire face à des accusations criminelles et seraient passible d'une peine d'emprisonnement.

Les représentations sur la peine devaient se dérouler au début décembre, mais ont été repoussées au 12, 13 et 14 février prochain, puisque le tribunal attend le dépôt d'une évaluation psychiatrique.

Retour sur les événements

Il y a maintenant près d'un an, l'accusé, qui avait 12 ans à l'époque, a tué son frère d'un coup de feu à la tête. Il a d'abord été accusé d'homicide involontaire, mais a plaidé coupable en septembre à une accusation de négligence criminelle ayant causé la mort.

Dans un rapport partiel remis par le Dr Martin Gignac, un pédopsychiatre, l'accusé est décrit comme un adolescent ayant connu des troubles de conduite, ainsi qu'ayant une tendance à mentir et à se déresponsabiliser.

Son comportement en centre jeunesse a toutefois été qualifié d'exemplaire, alors qu'il a respecté l'autorité, ne cherchait pas le conflit avec ses pairs et les adultes, a pratiqué des sports et a poursuivi ses études avec succès.

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Les conditions imposées par le juge Lecompte à la libération de l'accusé :

- Se présenter en cour

- Maintenir la paix et un bon comportement

- Rester au domicile de la cousine de la famille et être sous surveillance 24 h/24

- Être accompagné par la cousine de la famille, son conjoint ou leur plus vieille fille lorsqu'il quitte la maison

- Ne pas consommer d'alcool ou de drogues

- Poursuivre ses études à domicile

- Poursuivre sa psychothérapie

- Se soumettre à une évaluation psychiatrique

- Ne pas posséder d'armes

- Ne pas communiquer avec une liste d'individus, établie par la Couronne

- Ne pas utiliser un ordinateur, un cellulaire, ou tout appareil de communication, incluant les réseaux sociaux