Curtis Ryan Hutchinson sortait, et parfois même vivait, avec deux femmes qui devaient lui remettre les fruits de leur travail comme prostituées. Au terme de son procès, hier, l'homme de 39 ans a été déclaré coupable de proxénétisme, traite de personnes, voies de fait, menaces et harcèlement.

Les crimes se sont échelonnés sur quatre ou cinq ans et se sont terminés en 2011, avec l'arrestation de M. Hutchinson.

Les faits concernent également une troisième victime, mais cette relation n'a duré que quelques semaines, selon les explications que la juge Julie Riendeau a données hier en rendant son jugement.

Plus fort et plus souvent

Les femmes se prostituaient déjà avant de connaître M. Hutchinson, mais pour la juge, cela «n'a aucune importance». Après s'être mises en relation avec lui, elles devaient travailler encore plus fort et plus souvent.

M. Hutchinson ne travaillait pas lui-même. Il vendait et consommait de la drogue, jouait aux machines à sous et gravitait dans le milieu des clubs de danseuses. «Il connaissait les stratégies pour rendre l'activité plus lucrative et attirer le client», a relevé la magistrate. L'une des femmes, qui a été en relation avec l'accusé pendant de 12 à 14 mois, estime lui avoir remis environ 50 000$ pendant cette période.

L'accusé a fait un enfant à l'une de ces femmes, mais cette dernière devait continuer à se prostituer, et elle était régulièrement frappée.

Elle ne le croit pas

Il lui arrivait de devoir se coiffer différemment et mettre plus de maquillage pour cacher les ecchymoses qu'il lui avait faites au visage.

La juge a cru les femmes quand elles ont témoigné que l'accusé se montrait violent quand elles ne faisaient pas ce qu'il voulait ou qu'elles ne rapportaient pas assez d'argent.

Au cours de son témoignage, M. Hutchinson a plutôt prétendu que c'est par jalousie et ressentiment que les femmes parlaient ainsi. La juge ne l'a pas cru.

Curtis Ryan Hutchinson a de nombreux antécédents judiciaires. Il est détenu depuis mai 2011 dans cette affaire.

Le procureur de la Couronne, Jean-François Roy, et Me Charles Montpetit, pour la défense, se retrouveront de nouveau devant la juge aujourd'hui, afin de fixer la date des plaidoiries sur la peine à imposer.