En novembre 2011, des policiers de la Régie intermunicipale de police Roussillon aperçoivent un individu près d'un véhicule immobilisé dans le secteur de La Prairie. Intrigués, ils s'approchent de l'homme, qui semble dissimuler quelque chose sous son capot. Les policiers soulèvent celui-ci et découvrent des vêtements et une perruque. Ils réaliseront, dans les heures suivantes, qu'ils viennent d'appréhender un très actif voleur de banques, comme on n'en voit plus beaucoup aujourd'hui.

Le suspect, un habitué du «pen», est officiellement chauffeur de camion et mène une vie simple dans une roulotte, à Saint-Jean-sur-Richelieu. Visiblement, l'homme a une double vie.

Une douzaine de vols de banques

Daniel Silver a commis une douzaine de vols de banques à l'automne 2010 et à l'automne 2011, à Montréal, dans la couronne nord et sur la Rive-Sud. Il y a eu une longue pause entre les deux vagues de vols, vraisemblablement parce que Silver aurait ralenti ses activités après un spectaculaire larcin qui lui a rapporté près de 119 000$ en novembre 2010.

L'été dernier, Silver a plaidé coupable à plusieurs accusations de vol. Il y a une dizaine de jours, il a été condamné à 11 ans de prison. En soustrayant la détention préventive, il lui reste 8 ans et 7 mois à purger.

Les enquêteurs des crimes majeurs de la police de Montréal ont constaté une augmentation de la violence dans les crimes de Silver. Il a commencé par présenter une note aux caissières, avant de sortir une fausse arme. En moyenne, tous ses larcins lui ont rapporté de quelques centaines à quelques milliers de dollars, jusqu'à ce qu'il réussisse ce qui serait le coup de sa carrière criminelle, le 23 novembre 2010.

Ce matin-là, Silver a patiemment attendu l'arrivée des deux premières employées à l'ouverture d'une banque de la rue Newman, dans l'arrondissement LaSalle. Lorsqu'elles se sont présentées, il s'est rué avec elles à l'intérieur, a exhibé une arme à feu et sorti un objet de sa poche, en disant que c'était une bombe. Il a fait mine d'activer l'engin, qu'il a dit pouvoir déclencher avec son téléphone cellulaire.

Un coup de 119 000$

Silver a exigé qu'on ouvre la chambre forte, mais les employées ont refusé. Il a fouillé un à un les sacs à main des employées et dicté les adresses de chacune d'elles à un soi-disant complice, avec lequel il parlait - ou faisait semblant de parler - sur un appareil de type Bluetooth. Il promettait que ce complice allait s'en prendre à elles si jamais elles ne lui obéissaient pas. «J'ai le cancer, je n'ai rien à perdre», leur a-t-il lancé.

L'une d'elles a fini par céder devant sa détermination. Pendant qu'elle ouvrait la chambre forte, Silver aurait menacé ses collègues avec son arme, pour s'assurer qu'elles ne déclencheraient pas le système d'alarme. C'est ainsi que l'homme a fait main basse sur 119 000$, avant de prendre la fuite en voiture. Ce vol avait fait la manchette à l'époque.