C'est le 27 septembre prochain que le Roi du pot a New York recevra sa sentence. Contre toute attente, quelques jours à peine avant la tenue de son procès qui promettait d'être retentissant, Jimmy Cournoyer, ce jeune Lavallois surnommé le «roi du pot à New York», a plaidé coupable mercredi devant un tribunal de Brooklyn. La surprenante nouvelle a été annoncée par un communiqué du Département américain de la Justice émis en fin d'après-midi.

Cournoyer, 33 ans, a reconnu sa culpabilité à 11 chefs d'avoir dirigé une organisation criminelle, de complot de production, importation et distribution de marijuana, complot d'exportation et de distribution de cocaïne et complot de recyclage des produits de la criminalité. Il s'expose maintenant à une peine minimale de 20 ans de prison et à des amendes pouvant aller jusqu'à 1 milliard de dollars.

Un milliard, c'est exactement la valeur de toute la drogue que l'organisation de Cournoyer est soupçonnée d'avoir écoulé dans le nord est des Éats-Unis, en particulier à New York, entre 1998 et 2012, année de son arrestation.

Selon la Poursuite, Cournoyer et ses complices ont fait venir des dizaines de milliers de kilos de marijuana de la Colombie-Britannique et du Québec, et fait entrer la drogue aux États-Unis par la réserve amérindienne d'Akwesasne. C'est le clan Rizzuto qui aurait financé les opérations alors que la marijuana aurait été principalement écoulée à New York par des membres du clan Bonanno, la plus importante famille mafieuse de la métropole américaine. Avec l'argent de la drogue, l'organisation de Cournoyer aurait acheté de la cocaïne au cartel mexicain de Sinaloa, par le biais d'un associé des Rizzuto installé en Californie, et aurait importé la cocaïne à Montréal où elle aurait été écoulée par les Siciliens. Comme si cela n'était pas assez, ce sont des individus liés aux Hells Angels qui auraient assuré le transport de la drogue et de l'argent. En échange, l'organisation de Cournoyer aurait également fourni des armes aux Italiens et aux motards.

L'organisation de Cournoyer possédait plusieurs entrepôts et caches de drogue et d'argent dans les États de New York, de la Pennsylvanie, de la Californie et du Kansas, où les enquêteurs de la Drug Enforcement Administration ont découvert plus de 10 M$ qui ont également été confisqués.

Si le groupe de Cournoyer a été mis à mal avec l'aide des polices de Montréal et de Laval, et de la Sûreté du Québec, il était totalement inconnu des policiers d'ici avant que les premières bribes de preuve déposée contre lui à New York commencent à être rendues publiques. On a alors fait connaissance avec un individu au train de vie digne d'un jetsetter, qui aurait créé un fonds de 2 M$ pour «éliminer» les délateurs en plus d'avoir eu l'un des numéros de téléphone du parrain Vito Rizzuto.

En plaidant coupable, Cournoyer évite son procès qui devait débuter lundi prochain et au cours duquel la Poursuite voulait faire entendre une brochette d'experts.

Deux autres Québécois coaccusés de Cournoyer, Mario Racine et Patrick Paissé, sont toujours emprisonnés au Québec et s'opposent à leur extradition aux États-Unis où ils devront être également jugés.