Jean-Paul Lapierre, cet homme de 55 ans qui a maintenu pendant l'ensemble de son procès avoir retrouvé 109 000 images de pornographie juvénile dans les poubelles, a été condamné jeudi à trois ans de prison pour possession et distribution de pornographie juvénile, attouchements et leurre d'enfants.

Assis dans le box des accusés, Jean-Paul Lapierre a secoué la tête pendant que le juge Robert Marchi déclarait qu'il n'avait pas cru bon nombre des explications que l'homme lui a fournies pendant le procès, pour lequel il a plaidé coupable.

«L'accusé se déresponsabilise constamment. Je ne le crois pas quand il dit qu'il a trouvé le disque dur contenant les photos d'enfants dans la rue. Je ne le crois pas quand il dit qu'il ne savait pas que ce qu'il faisait était illégal», a affirmé le juge.

C'est qu'au cours des procédures judiciaires, Jean-Paul Lapierre a trouvé une justification à tous les gestes qu'on lui a reprochés. Le clavardage à teneur érotique avec une adolescente de 13 ans? Il ne savait pas que ce geste allait à l'encontre de la loi. Des attouchements sur une fillette? Des gestes mal interprétés selon lui, car il jouait avec celle-ci, sans plus. Quand l'enfant perdait son pantalon, il ne faisait que le remonter, a-t-il assuré. Les 109 000 photos retrouvées sur son ordinateur : un simple disque dur glané dans les poubelles. Puis, des clichés classés méthodiquement dans des dossiers nommés «Jean-Paul» ou «JP», simplement «pour mieux les supprimer».

De l'avis du juge Marchi, la thérapie entreprise par Jean-Paul Lapierre cette année a commencé trop tard pour cerner un réel désir de rédemption chez l'accusé, car les faits qu'on lui reproche remontent à 2009. De la même manière, le plaidoyer de culpabilité, bien qu'il eut épargné aux victimes un témoignage en cours, a été enregistré à la toute dernière minute, un choix qui en a diminué le caractère atténuant.

Au terme de ses trois ans de détention, Jean-Paul Lapierre devra respecter une série de conditions, et ce, pendant dix ans. Il lui sera notamment interdit de fréquenter les garderies et les terrains de jeux, de communiquer avec des personnes de moins de 16 ans à l'aide d'un ordinateur et d'occuper un emploi qui implique qu'il soit placé en position d'autorité vis-à-vis des jeunes de moins de 16 ans.