Deux hommes de Mirabel, qui transportaient 130 kilos de cocaïne dans leur petit avion, ont été arrêtés par les autorités américaines, après avoir dû faire un atterrissage d'urgence sur la piste d'un aéroport de l'Ohio.

Sylvain Desjardins, 57 ans, et David Ayotte, 46 ans, ont été accusés hier en vertu des lois américaines en matière de drogue dans un tribunal de Columbus et sont demeurés détenus.

Selon les autorités frontalières des États-Unis, Desjardins était aux commandes du bimoteur Piper Navajo qui a atterri mercredi après-midi à l'aéroport de l'Université de l'Ohio, en raison de problèmes mécaniques. L'avion avait décollé des Bahamas et était en route pour Windsor, en Ontario, à 300 kilomètres du lieu de l'atterrissage forcé.

« Pendant que les agents du département de la Sécurité intérieure (DSI) interrogeaient l'équipage au sujet de leur atterrissage non autorisé aux États-Unis, l'escouade canine fouillait l'appareil, ce qui a mené à la découverte de près de 300 livres de poudre, qui s'est révélé être de la cocaïne. » - Extrait d'un communiqué du DSI

La drogue était emballée dans une centaine de sacs, dissimulée un peu partout dans l'appareil.

Une telle infraction pourrait valoir aux deux hommes la prison à vie aux États-Unis.

Le Registre des aéronefs civils canadiens révèle que Sylvain Desjardins est propriétaire depuis seulement trois mois d'un Piper bimoteur basé à Lachute, dans les Basses-Laurentides. L'historique de vol indique que l'appareil s'est rendu aux Bahamas et dans d'autres îles des Caraïbes la semaine dernière.

Selon un quotidien local, le Columbus Dispatch, les autorités américaines surveillaient l'avion sur leurs radars avant même qu'il ne fasse son atterrissage non autorisé, comme elles le font souvent pour des appareils en provenance des Caraïbes qui traversent leur espace aérien.

DES ANTÉCÉDENTS

Sylvain Desjardins et David Ayotte auraient tous les deux déjà été condamnés pour des infractions reliées à la drogue au Québec, selon les autorités américaines. Desjardins a notamment été condamné à deux ans de prison en 1998, après avoir plaidé coupable, au palais de justice de Montréal, à deux chefs d'accusations de possession d'héroïne dans le but d'en faire le trafic, rapporte le quotidien The Gazette. Il a aussi été arrêté en 2002 pour avoir cultivé de la marijuana, ce qui lui a valu une peine de 14 mois de prison.

Ils sont détenus à la prison du comté de Franklin, dans l'attente de leur enquête sur remise en liberté, qui devrait avoir lieu lundi. Les procédures judiciaires ont dû être traduites en français pour Ayotte, rapporte le Columbus Dispatch.