Deux pilotes du transporteur aérien québécois Air Transat ont comparu, mardi, devant un tribunal écossais, car d'après plusieurs médias britanniques, on les soupçonne d'avoir été en état d'ébriété en s'apprêtant à prendre les commandes d'un avion devant s'envoler pour le Canada.

Jean-François Perreault, âgé de 39 ans, et Imran Zafar Syed, âgé de 37 ans, ont été arrêtés lundi en raison de leur état d'ivresse.

Il semble que des membres d'équipage aient manifesté de l'inquiétude sur la capacité des deux pilotes de commander l'appareil A310 d'Airbus qui devait quitter Glasgow lundi à 13 h, heure locale, pour emmener quelque 345 passagers à Toronto.

Le transporteur aurait logé les passagers dans un hôtel avant de les diriger vers un autre vol en partance pour Toronto ce mardi.

Les deux hommes ont été placés en détention provisoire. Ils devraient comparaître une deuxième fois d'ici huit jours, selon le quotidien écossais «The Scotsman».

Ils ont été accusés en vertu de l'article 93 de la loi sur la sécurité des transports au Royaume-Uni, qui interdit à un pilote «d'effectuer une fonction lorsque la proportion d'alcool dans son haleine, son sang ou son urine dépasse la limite prescrite». La limite prescrite en question est de neuf microgrammes d'alcool par 100 millilitres.

Air Transat a reconnu, par voie de communiqué publié en début de soirée, mardi, que les deux pilotes avaient été arrêtés et faisaient «l'objet de procédures locales, à titre personnel.» L'entreprise a ajouté qu'elle n'est pas partie prenante à ces procédures et que les deux hommes seront représentés par leur propre avocat.

La compagnie aérienne a aussi dit qu'elle a enclenché une enquête et que les deux pilotes sont suspendus jusqu'à la fin de celle-ci.

Air Transat a dit ne tolérer aucun écart en matière de consommation d'alcool, mentionnant que ses règles internes sont encore plus strictes que les réglementations canadienne et européenne à cet égard.

Au Canada, selon le règlement de l'aviation canadien, il est interdit à un membre de l'équipage de travailler «dans les huit heures qui suivent l'ingestion d'une boisson alcoolisée» ou lorsqu'il a «fait usage d'une drogue qui affaiblit ses facultés au point où la sécurité de l'aéronef ou celle des personnes à bord de l'aéronef est compromise de quelque façon».

La BBC a également partagé une photo d'une lettre d'Air Transat qui aurait été offerte aux clients affectés par les changements. «Veuillez, s'il vous plaît, accepter nos excuses les plus sincères pour les perturbations causées par ce délai. Bien que notre politique soit de faire tout en notre pouvoir pour assurer une performance sur le plan de la ponctualité, malheureusement, ce n'est pas toujours possible», est-il écrit.

Un porte-parole de Transports Canada a écrit que le ministère suivait la situation de près et qu'il examinait le dossier des deux pilotes.

«Au fur et à mesure que les renseignements deviennent disponibles, le ministère n'hésitera pas à prendre les mesures d'application de la loi, y compris l'imposition d'amendes et la révocation des permis s'il y a lieu», a indiqué le porte-parole Daniel Savoie dans un courriel.

Air Transat est toutefois responsable des mesures disciplinaires à l'égard de ses employés, a-t-il ajouté.

«Au Canada, il est criminel pour un équipage de conduite de travailler dans les huit heures qui suivent la consommation d'alcool ou de travailler sous l'influence de l'alcool», a-t-il rappelé.

La Air Line Pilots Association International, organisation qui représente les pilotes de ligne, a affirmé qu'elle ne commentait pas les enquêtes en cours. Elle a toutefois tenu à souligner que les cas d'abus de substances étaient «extrêmement rares» parmi ses quelque 53 000 membres - dont les pilotes d'Air Transat.

«La profession de pilote de ligne en Amérique du Nord est l'un des emplois les plus surveillés, et le professionnalisme des pilotes a contribué à ce que l'avion soit l'un des moyens de transport les plus sécuritaires», a écrit l'association dans un courriel.