Il n'est peut-être pas sorti d'une toilette, comme dans la légende urbaine, mais un alligator s'est bel et bien promené dans les rues de Montréal mardi soir avant d'être capturé par les autorités. Le reptile n'a heureusement blessé personne lors de sa cavale de quelques heures.

C'est une citoyenne qui a fait l'improbable découverte vers 1h du matin, dans la nuit de mardi à mercredi. Le reptile de quatre pieds de long était tapi sous un buisson d'une ruelle de la rue Baillargé, près de la rue Liébert, dans l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

«Les policiers ont localisé le reptile et l'ont contrôlé jusqu'à l'arrivée du personnel de Berger Blanc. Puis, ils leur ont prêté mainforte afin de capturer l'animal pour ensuite le mettre en cage», indique Jean-Pierre Brabant du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). 

Aucune accusation criminelle ne sera déposée contre la propriétaire de l'entreprise Repti-Zone, Émilie Gaudry, qui possédait tous les permis nécessaires pour posséder l'animal. «C'est sûr que je n'ai pas dormi de la nuit», raconte-t-elle, en entrevue avec La Presse, peu de temps après être allée récupérer son alligator Aly chez l'organisme Berger Blanc.

L'animal s'est échappé d'un bac mal fermé mardi soir vers 20h30, alors qu'il se trouvait dans la résidence de la jeune femme. Elle était en train de discuter avec un de ses employés qui revenait d'une fête d'enfants avec l'alligator quand le reptile a pris la poudre d'escampette. «On a commencé à fouiller les racoins de l'entourage. Je sais qu'un alligator ne parcourt pas beaucoup de distance. C'est un animal qui s'épuise et qui va chercher à se cacher.» Elle a tenté en vain de le retrouver jusqu'à la tombée de la nuit, sans toutefois prévenir les autorités de sa disparition. Pendant tout ce temps, il était camouflé à quelques mètres seulement de chez elle.

Selon Émilie Gaudry, son alligator ne représentait aucun risque pour la population, malgré les apparences. «Aly est né en captivité, il est vraiment habitué à la manipulation. Ce n'est pas un animal qui est agressif. Si on lui donne un rat vivant, il va avoir peur et va aller se cacher», souligne-t-elle. Elle ajoute également que l'animal n'a jamais été impliqué dans un accident. «On va voir des milliers et des milliers de personnes par année, des fêtes d'enfants, des présentations dans des écoles.» Néanmoins, elle entend redoubler de précaution afin qu'un tel incident ne se reproduise plus.