La mort sous les balles de la police d'un homme masqué, associé au collectif de pirates informatiques Anonymous, a mis la table pour une escalade sans précédent dans les attaques sur l'internet à travers le Canada, soutient un expert des technologies.

L'analyste indépendant Carmi Levy a dit croire que cet incident devrait «déclencher une alarme très bruyante», tout en estimant que le gouvernement fédéral ne prenait pas le risque au sérieux.

M. Levy a parlé en entrevue, lundi, d'un «tout autre niveau d'alerte». Selon lui, on peut «raisonnablement supposer» que le genre d'activités de piratage associées à Anonymous se poursuivra et s'intensifiera dans les prochaines semaines et prochains mois, étant donné que le groupe semble désormais s'attarder «très fermement à des cibles canadiennes».

Des agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont tué par balles, jeudi dernier, un homme à l'extérieur d'un restaurant à Dawson Creek, en Colombie-Britannique, où se tenait une audience sur un projet controversé de barrage hydroélectrique.

Le service de coroners a identifié l'homme abattu comme étant James McIntyre, un résidant de Dawson Creek âgé de 48 ans.

La police a dit avoir tiré sur l'homme puisqu'il aurait refusé d'obéir aux ordres des policiers. Son décès a été constaté à l'hôpital.

Des vidéos de témoins publiées en ligne montrent un homme portant un masque de Guy Fawkes - devenu un emblème du mouvement Anonymous - étendu au sol, ensanglanté, alors que deux agents sont à proximité avec leurs armes brandies.

Le collectif a soutenu par communiqué que l'homme tué jeudi faisait partie d'Anonymous, et a promis de se venger de la GRC. Il a affirmé qu'il dévoilerait l'identité de l'agent impliqué et des renseignements personnels sur l'internet.

Le groupe a revendiqué la perturbation temporaire du site principal de la GRC et du site de la division de Dawson Creek en fin de semaine.

M. Levy a dit croire qu'Anonymous était relativement peu imposant par rapport à d'autres collectifs de pirates informatiques, mais a souligné qu'il avait fait le choix inhabituel dans ce cas de menacer d'adopter des tactiques additionnelles non spécifiées allant au-delà de la perturbation de sites internet.

Le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, était à Vancouver pour prendre la parole à la chambre de commerce de la ville, lundi, mais ne s'est pas rendu disponible pour répondre aux questions sur l'intervention policière et les menaces d'Anonymous.