Jordi Antunes Barros, ce jeune homme de 18 ans qui a été arrêté samedi dernier en raison des explosifs qu'il gardait dans le domicile de ses parents, sera soumis à une évaluation psychiatrique de 30 jours à l'Institut Philippe-Pinel. Ceci afin d'évaluer sa responsabilité criminelle.

C'est ce qui ressort de la brève audience qui s'est tenue mardi après-midi au palais de justice de Montréal. Le jeune homme souffre du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme, et aussi de trouble obsessif compulsif, a fait valoir le procureur de la Couronne, Jacques Rouillier. «Ses parents sont un peu démunis face à ça. Même s'il était remis en liberté, ils auraient de la difficulté à savoir quoi faire avec. C'est quelqu'un qui a été suicidaire dans le passé», a-t-il ajouté, à l'intention de la juge Marie-Josée Di Lallo.  

Ce sont les parents du jeune homme qui ont appelé la police, samedi, après avoir découvert les explosifs dans le garage du domicile familial à Cartierville. Il semble que le jeune aurait obtenu son matériel explosif en le commandant. Le SPVM n'a pris aucune chance et a utilisé un robot pour sortir 19 engins explosifs de la maison et les neutraliser. L'opération a duré une quinzaine d'heures et une cinquantaine de résidences du secteur ont dû être évacuées. 

Jordi Antunes Barros a été arrêté samedi, au centre-ville, et a comparu lundi, sous quatre accusations, dont possession de matière explosive avec l'intention de mettre la vie de quelqu'un en danger, possession de matières explosives dans un but criminel et possession d'arme dans un but criminel. Il a été évalué sommairement par un intervenant de l'urgence psychosociale. Mardi, il revenait pour son enquête sous cautionnement, mais une évaluation plus poussée était recommandée. Le jeune homme frêle, avec un visage aux traits juvéniles, est apparu calme dans le box des accusés. Ses parents et sa soeur étaient présents dans la salle d'audience. Sa mère a sangloté. Lundi, elle avait confié à une journaliste de TVA que son fils se savait atteint de maladie mentale, qu'il avait fait une tentative de suicide l'été dernier, qu'il n'avait pas eu de suivi et qu'il se désolait de ne pas obtenir d'aide. 

Mardi, Me Rouillier a indiqué que le but du jeune homme n'était pas de faire exploser des bombes.«C'était comme un hobby pour lui. Sa maladie d'Asperger fait qu'il était concentré 24 heures sur 24 à faire ces choses-là. Il a perdu l'importance, le danger de ce qu'il faisait.» 

Au terme de l'évaluation à l'Institut Philippe-Pinel, un rapport sera soumis à la Cour.  « On veut voir si Monsieur souffrait de troubles mentaux au moment de l'infraction. Ils vont faire un portrait de sa situation. Il a eu un trouble d'Asperger diagnostiqué l'an passé, mais il n'y a pas de diagnostic clair. On va voir ce que les médecins vont dire», a résumé son avocate, Me Valérie Rivest, en sortant de la salle d'audience.