Des clients de Vidéotron dans la grande région de Montréal n'ont pas eu le service attendu en ce lundi matin, car plus d'une centaine de techniciens en câblodistribution de ses principaux sous-traitants ont décidé de manifester au lieu de travailler, en guise de protestation contre leurs conditions de travail.

Ils sont plusieurs dizaines à avoir stationné leur minifourgonnette surmontée d'échelles jaunes dans le stationnement de la compagnie SC 360, chemin Dalton à Mont-Royal, et à avoir refusé de faire la tournée quotidienne des clients qui leur ont été assignés.

Ces hommes sont des travailleurs autonomes, qui sont embauchés par SC 360, qui est elle-même une sous-traitante de Vidéotron.

«On est les sous-traitants des sous-traitants», a résumé un des protestataires.

N'étant pas syndiqués, puisque travailleurs autonomes, ils se sont regroupés en une association des techniciens de SC 360 et d'Instech Telecommunications à Laval, dans le but de revendiquer de meilleures conditions.

Leurs revendications sont nombreuses.

«On fait des journées de 12 heures, parfois plus, pour gagner entre 100 et 120 $, déplore un des techniciens. C'est à peine le salaire minimum, et ça, ce sont les bonnes journées», déplore un des leaders de l'association, Said Guerfi.

«On déplore aussi le harcèlement psychologique. Ils paient un salaire minable, exigent qu'on soit disponible de 7h à 20h, six jours par semaine, et si quelqu'un refuse, ils convoquent les employés et peuvent les congédier», renchérit son collègue Ali Marhaoui.

«Nous sommes presque tous des immigrants, monsieur. Plusieurs d'entre nous ont des diplômes d'ingénieurs dans nos pays, non reconnus ici. Et on travaille pour le salaire minimum», tempête un manifestant.

«Nous avons des femmes, des enfants à faire vivre. Soit les travailleurs ne les voient jamais, soit ils sont congédiés, ce qui envenime les choses dans leur famille. Il y a eu cinq ou six suicides dans nos rangs ces dernières années», affirme M. Guerfi.

Ils réclament une meilleure répartition du travail entre tous les employés, de meilleures conditions et la fin de ce qu'ils qualifient de «harcèlement». Ils ne travailleront pas tant qu'ils n'auront pas de garanties d'amélioration, promettent-ils.

La direction de SC 360 a dit «ne pas être surprise» par les revendications des travailleurs et jure qu'elle va les examiner. On indique aussi que le travail n'est pas complètement arrêté puisque l'entreprise a d'autres employés que ses sous traitants et qu'eux travaillent normalement.