Deux travailleuses représentant l'autorité sont en eaux troubles. La Presse a appris qu'une douanière de l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau, sur laquelle pèsent des soupçons de corruption, avait été arrêtée, et qu'une agente des services correctionnels avait été suspendue pour avoir fait entrer illégalement du tabac dans un pénitencier. Les deux événements sont survenus au cours des deux dernières semaines.

La douanière, qui compterait environ quatre ans de service, selon nos sources, a été appréhendée par des enquêteurs de l'Unité d'enquête contre la corruption de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) dans un stationnement de l'aéroport PET, alors qu'elle arrivait au travail, tôt mardi matin.

Selon nos informations, la jeune femme aurait facilité les choses ou donné des informations à des gens liés aux milieux criminels, plus particulièrement aux gangs de rue. On ignore si la douanière a accepté de l'argent ou des avantages en échange d'informations. C'est ce que la GRC tentera de déterminer. Pour le moment, la jeune femme a été arrêtée, mais elle n'a pas encore été accusée.

« L'Agence des services frontaliers du Canada [ASFC] prend cet événement très au sérieux et collabore actuellement pleinement avec la GRC », a déclaré la porte-parole de l'ASFC, Jacqueline Roby, sans vouloir dire quoi que ce soit de plus.

À la GRC et au Syndicat des douanes et de l'immigration, on s'est refusé à tout commentaire.

Généralement, une douanière qui se retrouverait dans une telle situation serait suspendue sans traitement. Si jamais des accusations criminelles sont déposées, elle devra se trouver un avocat et assumer elle-même ses frais de défense.

Ce n'est pas la première fois qu'un douanier en poste à l'aéroport PET est arrêté pour des liens avec des groupes criminels. Durant l'enquête anti-mafia Colisée, au début des années 2000, une douanière, Nancy Cedeno, avait été arrêtée pour avoir fourni des cartes douanières pré-estampillées à des importateurs de cocaïne. Elle avait été accusée de corruption et d'importation de cocaïne, et reconnue coupable sur le premier chef mais acquittée sur le deuxième.

SUSPENDUE AVEC TRAITEMENT

La semaine dernière, une agente des services correctionnels a été suspendue avec traitement pour avoir fait entrer du tabac au pénitencier de Drummondville. Selon nos informations, qui n'ont toutefois pas été confirmées, la gardienne, qui compterait plusieurs années d'expérience, aurait fait ce geste à la demande de détenus contre rémunération.

Les services correctionnels mènent une enquête sur cette affaire.

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada a refusé de commenter la situation.

Cela ferait au moins trois ans qu'un agent correctionnel a été suspendu pour un tel délit commis dans un pénitencier canadien. 

***

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.