Davide Barberio, considéré par la police comme une étoile montante de la mafia montréalaise, est maintenant un homme libre.

Barberio, 37 ans, est l'un des 36 individus arrêtés dans l'importante rafle antimafia Clemenza de la Gendarmerie royale du Canada qui ont bénéficié d'un retentissant arrêt du processus judiciaire la semaine dernière. Mais il est tout de même demeuré détenu, car il lui restait un dossier de possession d'arme à Laval, qu'il a réglé hier.

Barberio, alias Baldy, a plaidé coupable à un chef de possession d'arme et le juge suppléant Marc Vanasse de la Cour du Québec a entériné une suggestion commune de la poursuite et de la défense et l'a condamné à deux ans de pénitencier.

Sauf qu'en tenant compte de la détention préventive de deux ans et sept mois à la suite de son arrestation dans le projet Clemenza - Barberio a été appréhendé et était détenu depuis le 6 août 2014 -, le juge a statué que sa peine était déjà purgée et le détenu a été libéré sur-le-champ. En échange du plaidoyer de Barberio, deux autres chefs de complot et d'agression armée ont été abandonnés.

Découverte fortuite

Barberio a été appréhendé en juillet 2011 pour son affaire de possession d'arme à Laval. Selon un résumé des faits donné par son avocat, Me Dominique Shoofey, tout a commencé à la suite d'une plainte de voies de fait. Les policiers ont reçu une information selon laquelle les suspects se déplaçaient à bord d'un VUS de marque Cadillac Escalade, et ils ont rapidement localisé et intercepté le véhicule. Barberio était au volant alors qu'un autre homme était assis sur le siège du passager. Puisqu'il avait été question de l'utilisation d'un couteau dans l'appel fait au 911, les patrouilleurs ont fouillé la camionnette et découvert une arme à feu prohibée chargée sous le siège du passager.

Outre la sentence de deux ans qui lui a été imposée hier, Barberio devra respecter une période de probation de trois ans. Il lui est interdit de posséder une arme à feu pour les dix prochaines années. Avant hier matin, il n'avait pas de casier judiciaire, même si la police le considérait comme un individu dangereux.

Enlèvement et arsenal

Barberio était l'un des principaux accusés du projet Clemenza dans lequel il faisait face à des accusations de gangstérisme, de trafic de stupéfiants, d'incendies criminels, d'enlèvement et de possession d'armes, avant que celles-ci soient toutes retirées.

Le chef de possession d'armes était relié à la découverte d'un arsenal composé notamment de mitraillettes, principalement de type militaire, et d'explosifs dans un entrepôt de la rue Pascal-Gagnon en février 2011.

Dans le passé, Barberio était lié au clan du chef rebelle Giuseppe De Vito, mort empoisonné au cyanure dans sa cellule du pénitencier de Donnacona à l'été 2013. Selon nos sources, il serait notamment proche d'Alessandro Sucapane, ancien associé de De Vito, qui purge actuellement une peine de dix ans à la suite de son arrestation dans l'opération Clemenza. Barberio aurait de l'influence dans des secteurs de l'est de Montréal.

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