Il a l'habitude de tout ça. Le quinquagénaire accusé d'avoir utilisé de la machinerie lourde pour éventrer un camion blindé et s'emparer de son contenu vendredi à Pointe-Claire a accumulé une bonne quarantaine de condamnations pour vols et tentatives de vols, au cours d'une carrière criminelle parsemée de ratages spectaculaires.

Joseph Evrard, 54 ans, a comparu lundi au palais de justice de Montréal sous huit chefs d'accusation liés à l'attaque de vendredi.

Des voleurs cagoulés avaient enfoncé l'arrière du camion de transport de valeurs de la firme Garda à l'aide d'une chargeuse-pelleteuse, pendant que les deux convoyeurs de fonds de l'entreprise se trouvaient à l'intérieur d'un magasin Home Depot. Les suspects s'étaient emparés de sacs d'argent et avaient pris la fuite dans une camionnette.

L'acte d'accusation déposé au palais de justice précise que Joseph Evrard avait volé la machinerie lourde la veille dans une entreprise de paysagement. Avec un complice, il aurait aussi séquestré les deux employés de Garda à l'intérieur du bâtiment pour les empêcher d'intervenir.

Lors de son arrestation, dimanche, il était en possession de 17 630 $ en argent comptant, fruit de son vol, selon les enquêteurs des crimes majeurs de la police de Montréal.

Joseph Evard est demeuré détenu et reviendra en cour mardi pour son enquête sur remise en liberté. Un deuxième suspect est toujours en fuite dans cette affaire.

La police n'a pas expliqué pour l'instant comment elle est remontée jusqu'à Evard, un ancien résident du Québec qui habite maintenant en Saskatchewan. Mais il est de notoriété publique que comme les criminels spécialisés dans les attaques de fourgons blindés sont peu nombreux au Québec, les enquêtes en la matière commencent souvent par un tour d'horizon des récidivistes en la matière.

Evard est l'un d'eux. En 2001, il s'était fait prendre avec des complices après l'échec retentissant d'un vol de fourgon. Lui et ses complices avaient utilisé une torche pour découper la paroi du véhicule, mais ils avaient déclenché du même coup une alarme d'incendie et des gicleurs qui avaient laissé l'argent complètement détrempé.

Au procès, la preuve avait révélé qu'Evard avait déjà été condamné pour 25 vols qualifiés et 14 tentatives de vol depuis son adolescence, ce qui l'avait conduit à passer le plus clair de sa vie adulte sous le coup d'une sentence.

En 2006, la police de Longueuil le soupçonnait de préparer un nouveau coup. Des agents l'ont pris en filature et l'ont vu rater son coup trois fois avec trois camions différents avant de l'arrêter.

Joseph Everard