Plusieurs policiers québécois ont été épinglés pour inconduite sexuelle alors qu'ils étaient en mission pour l'ONU en Haïti, et certains d'entre eux ont même conçu des enfants avec des Haïtiennes au cours de leur mission, a rapporté Radio-Canada, mercredi.

Ces agents s'engagent durant leur séjour sous l'égide de l'ONU à n'avoir aucune relation sexuelle avec des citoyens d'Haïti - même entre adultes consentants.

Selon Radio-Canada, au moins deux agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont eu des enfants pendant qu'ils participaient à la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) - dont un qui est toujours en poste à Montréal.

Dans l'autre cas, l'homme aurait été suspendu neuf jours. Il aurait depuis ce temps pris sa retraite.

Toujours selon Radio-Canada, le cas de ce policier montréalais et la sanction qui lui a été imposée ont eu des échos jusqu'aux Nations unies à New York, qui publiait récemment son rapport annuel sur les allégations d'exploitation et d'atteintes sexuelles dans le système des Nations unies. L'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power, a d'ailleurs déploré lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU que le policier n'ait eu que neuf jours de suspension pour les gestes qu'il a posés en Haïti. Selon elle, cette sanction disciplinaire est nettement insuffisante.

Le porte-parole du SPVM Ian Lafrenière a dit à Radio-Canada être « au courant de deux dossiers » d'inconduite sexuelle, soulignant que ces agents en mission en Haïti n'étaient alors plus « sous la gouverne » du SPVM.

Il a indiqué que le corps policier avait malgré tout décidé de sévir à leur retour. Les détails des jugements disciplinaires ne sont pas d'ordre public, a-t-il souligné.

Du côté de la Sûreté du Québec, un policier a été rapatrié et aurait eu des relations sexuelles avec plusieurs Haïtiennes. Une des femmes a porté plainte, selon Radio-Canada, qui a indiqué que l'agent doit passer devant le comité de discipline de la SQ au courant de l'été.

Un autre cas au sein de la SQ il y a quelques années n'aurait pas fait l'objet de sanctions, car l'agent aurait démissionné à son retour.