L'incendie criminel allumé tôt hier matin dans une salle de gym crossfit de l'arrondissement Saint-Léonard pourrait avoir comme trame de fond une querelle au sein de la mafia, selon des constatations faîtes par La Presse.

La salle de gym visée par l'attaque, située au 6183 de la rue Marivaux, apparaît, sur des documents judiciaires, comme le lieu de travail de Giuseppe Fetta, 36 ans, arrêté dans l'importante rafle Clemenza menée par la Gendarmerie Royale du Canada en juin 2014 contre trois cellules de trafic de stupéfiants liées à la mafia.

Il y est même écrit qu'il s'agit du gymnase de Fetta, mais selon le Registraire des entreprises, le Crossfit 6183 est au nom d'une proche de Roberto Bastone, l'un des chefs présumés de l'une des cellules démantelées dans la même frappe policière.

Fetta est accusé de complot, gangstérisme et production de drogue dans cette affaire alors que Bastone, 43 ans, fait face à des accusations de complot, gangstérisme, trafic de stupéfiants, importation de stupéfiants, agression armée, enlèvement et extorsion.

Bastone n'a pas d'antécédent judiciaire alors que Giuseppe Fetta avait également été arrêté en 2006 dans le cadre de l'opération Colisée et condamné à une peine avec sursis pour possession d'arme.

À cette époque, Fetta était considéré par la police comme faisant partie de l'équipe de bras de Lorenzo Giordano, l'un des principaux capitaines des chefs de la mafia montréalaise visés et condamnés après cette vaste enquête.

Mais selon la police, par la suite, Fetta se serait rangé dans le camp des chefs de clan qui ont tenté de renverser les Rizzuto à la tête de la mafia montréalaise en 2009 et 2010. Il a miraculeusement survécu à une tentative de meurtre commise en décembre 2012, deux mois après le retour à Montréal du parrain Vito Rizzuto.

Rapidement maîtrisé

C'est vers 3 h 30 ce matin que les pompiers de Montréal, qui venaient de maîtriser un incendie au gym Crossfit 6183, ont communiqué avec les policiers pour leur annoncer que la porte avant du commerce situé à l'angle des rues Marivaux et Prado avait été fracassée et qu'au moins un engin incendiaire avait été lancé à l'intérieur.

«Il y a quelques dommages aux commerces voisins, mais ils sont limités. Nous n'avons aucune description d'un suspect et l'enquête a été donnée aux enquêteurs des Incendies criminels du SPVM», décrit Abdullah Emran, porte-parole de la police.

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Photo d'archives La Presse

Giuseppe Fetta