Les propriétaires de certains bars du Plateau Mont-Royal, en particulier sur le boulevard Saint-Laurent, pourront maintenant respirer plus à l'aise. Après une enquête de plus d'un an, les enquêteurs des stupéfiants de la région nord de la police de Montréal ont arrêté mercredi un important chef de gang, Jean-Philippe Célestin, et décapité son organisation, qui aurait favorisé un climat de peur dans les établissements détenteurs de permis d'alcool du Plateau Mont-Royal, selon ce que des policiers avaient décrit l'automne dernier lors d'une audience devant la Régie des alcools, des courses et des jeux.

Au total, vingt personnes sont visées par l'enquête menée contre un réseau de trafiquants qui aurait écoulé de la cocaïne et de l'héroïne dans des bars du boulevard Saint-Laurent, sur le Plateau Mont-Royal. Au moment d'écrire ces lignes, neuf d'entre elles, dont Célestin, avaient comparu au palais de justice de Montréal, mais une dizaine étaient toujours sous le coup d'un mandat d'arrestation.

Les suspects font face à une kyrielle d'accusations liées aux stupéfiants et au recel d'argent, mais Célestin et celui que l'on soupçonne d'être son bras droit, Jean-François Lapointe, font de plus face à un chef autrement lourd de gangstérisme.

Comme ce fut le cas lors de comparutions précédentes, Célestin a paru souriant et détendu dans le box des accusés, répondant de façon polie à la juge. La Couronne s'est opposée à sa remise en liberté et à celle de ses possibles complices, et leur enquête sur remise en liberté a été reportée, pour la forme, à lundi prochain.

Figure connue

Célestin n'a pas un casier judiciaire très garni, mais il a déjà été condamné à 18 mois de prison pour une affaire de trafic de stupéfiants survenue en 2009. Il est toutefois considéré comme le chef d'un gang qui en mène large dans le centre-ville et sur le Plateau Mont-Royal depuis quelques années.

Jean-Philippe Célestin croise régulièrement le chemin des policiers de l'escouade Éclipse, spécialisée dans la surveillance des bars de Montréal et la collecte de renseignements névralgiques sur le crime organisé montréalais.

Son nom est d'ailleurs cité dans certaines décisions de la Régie des alcools, des courses et des jeux en tant que client d'établissements détenteurs de permis d'alcool de la métropole.

Lors de l'audience du Muzique Audio Bar, en décembre dernier, un sergent enquêteur du SPVM a raconté que des propriétaires et des portiers de bars du Plateau lui avaient confié qu'ils ne pouvaient empêcher d'entrer Célestin et son entourage, de crainte de représailles.

Il avait également été question d'établissements qui avaient été la cible de méfaits et d'incendies criminels.

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