Sonia Blanchette, qui attendait son procès pour les meurtres de ses trois enfants, est morte. Selon l'avocat Me Jean-Pierre Ménard, elle voulait aller «rejoindre ses enfants».

Mme Blanchette faisait une grève de la faim depuis plusieurs jours. De sa cellule au centre de détention pour femme à Tanguay, à l'institut Pinel, en passant par l'hôpital Maisonneuve, Mme Blanchette et son avocat Me Ménard se sont battus pour faire valoir son droit de refuser toute alimentation forcée.

«Pinel faisait plein de pressions pour la forcer à manger, on y coupait ses activités si elle ne mangeait pas, on lui coupait ses visites, on avait commencé à lui injecter du potassium sans son consentement», a expliqué Me Ménard.

Lorsqu'il a commencé à intervenir dans le dossier, au début du mois de décembre, l'institut Pinel venait de transférer sa cliente à l'hôpital Maisonneuve pour qu'elle y soit traitée, sans son consentement, a précisé Me Ménard. « On a envoyé une mise en demeure à l'hôpital en disant de ne pas y toucher, qu'elle était majeure, apte à consentir et qu'elle ne voulait pas [être nourrie]», dit-il. Une autre mise en demeure a été envoyée à l'institut Pinel.

Finalement, l'institut a cédé et Mme Blanchette a été renvoyée à Tanguay. Si le centre de détention n'a pas forcé la détenue à se nourrir, le protocole pour suicidaire a toutefois été appliqué. Elle était donc réveillée toutes les demi-heures. «On a fait une nouvelle intervention pour leur dire d'arrêter, c'est une pression qui n'a pas d'allure et finalement les mesures ont été arrêtées», ajoute l'avocat.

Elle avait finalement été hospitalisée aux soins palliatifs à Sacré-Coeur le 19 décembre où elle est morte aujourd'hui. Elle n'a reçu que des traitements contre la douleur.

Mme Blanchette devait se présenter en cour aujourd'hui pour déterminer la date du procès prévu en 2016.

Sonia Blanchette était accusée des meurtres au premier degré de Laurélie, Loïc et Anaïs, âgés de 5, 4 et 2 ans, survenus le 2 décembre 2012 dans son appartement de Drummondville. 

Au moment du meurtre, Mme Blanchette était en conflit avec son ex-conjoint et père des enfants, Patrick Desautels, concernant la garde des enfants.

Ce dernier s'est d'ailleurs dit soulagé par la mort de son ex-conjointe puisqu'il n'y aura pas de procès.

Il n'était pas au courant que son ex-conjointe faisait une grève de la faim. Il souhaitait que Sonia Blanchette soit reconnue coupable et reste emprisonné plusieurs années le temps de «ruminer» son crime. Mais d'un autre côté, les procédures judiciaires s'éternisaient, ce qui n'était pas facile à vivre pour les proches.

Le coroner avait déterminé que deux enfants avaient été noyés, tandis que la plus âgée avait été étranglée et noyée. Sonia Blanchette était détenue au centre de détention pour femmes Tanguay.