Le blogueur Gabriel Roy, 33 ans, mieux connu sous son nom d'humoriste Gab Roy, a comparu hier et a été libéré, après avoir passé près de 24 heures en prison. Il doit répondre à quatre chefs d'accusation pour leurre d'une adolescente, incitation et contact sexuel avec une mineure de moins de 16 ans.

Les événements se seraient produits entre 2008 et 2011, à Mascouche et Terrebonne.Le bouillant blogueur est apparu dans le box des accusés du palais de justice de Montréal, devant le juge de la Cour du Québec Yvan Poulin. Après une vive discussion de quelques secondes entre lui et des avocates, Me Marie-Pier Gagné, de chez Cavaliere et associés, a accepté de le représenter.

Il a été mis en liberté moyennant le respect de conditions sévères. Pour la suite des procédures, il lui sera interdit de communiquer avec la plaignante, et il ne pourra se trouver en présence d'une personne de moins de 16 ans, sauf si un adulte responsable et au fait des accusations pesant sur lui est également présent. Il pourra être en contact avec ses propres enfants.

Il ne pourra non plus se trouver dans un parc ou un endroit où il est possible de se baigner ni occuper un emploi le plaçant en contact avec des enfants, et il ne pourra toucher à un appareil électronique branché à l'internet.

L'accusé avait l'air visiblement renversé par les événements.

Ses parents ont assisté à la comparution, préférant toutefois ne pas commenter l'affaire. Leur fils sera de retour devant le tribunal le 11 juin.

RÉTABLIR LES FAITS

Gab Roy a été arrêté mardi par le module d'exploitation sexuelle des enfants sur internet de la Sûreté du Québec. La plaignante aujourd'hui majeure a publié sur le web, il y a quelques semaines, une vidéo dans laquelle elle accusait le blogueur tristement célèbre de l'avoir convaincue de le rencontrer malgré son âge, pour une relation sexuelle, quand elle avait 15 ans. Elle prétend qu'il a brisé sa vie et que c'est à cause de la peur qu'elle ne l'a pas dénoncé plus tôt. Des faits qui restent à être prouvés devant le tribunal.

Déjà, sur le web, des proches de Gab Roy tentent, selon leurs dires, de rétablir les faits.

Un de ses amis affirme que lorsque la plaignante a publié sa vidéo il y a quelques semaines, Gabriel Roy lui a remis un document contenant des échanges entre lui et l'adolescente via leurs pages Facebook.

Dans ces conversations de 2011, les deux protagonistes parlent ouvertement de relations sexuelles qu'ils ont eues. La jeune fille raconte avoir des problèmes scolaires, alimentaires et de drogue. Elle menace plusieurs fois de se suicider. Gab Roy lui aurait écrit à plusieurs reprises qu'il voulait la voir « pour l'aider ». Dans ces messages, il admettrait aimer les filles très jeunes.

« Ce dont il est accusé n'est pas défendable. Mais il faut connaître toute l'histoire », affirme l'ami de Gab Roy.

L'âge légal du consentement sexuel au Canada étant de

16 ans, la question n'est donc pas à l'enjeu dans ce type de cause où la victime présumée avait 15 ans au moment des faits reprochés.