Mais où allaient donc les milliers de dollars qui disparaissaient régulièrement des guichets automatiques alimentés par G4S Transport de valeurs?

Dans les poches de Jean Desbiens, un enquêteur de G4S chargé d'enquêter sur les pertes et traquer les voleurs!

«Il était enquêteur pour la région de Québec et Ottawa. Je le voyais chaque jour, on partageait le même bureau», a raconté Todd Meehan, directeur de la sécurité chez Gardaworld, hier, alors qu'il témoignait dans la cause de M. Desbiens. En fait, il serait plus exact de dire «les causes». Parce qu'après s'être fait prendre à voler 65 000$ dans les guichets automatiques, ce qui a entraîné son congédiement en avril 2009, M. Desbiens a tenté, en septembre de la même année, de voler d'anciens collègues affairés à remplir un guichet automatique. Le visage masqué, il était arrivé derrière eux en lançant: «C'est un hold up», tout en les menaçant d'un revolver, qui s'est avéré être un jouet.

Les deux agents, Alain Bisson et Jean-Claude Beaudin, ne s'étaient pas laissé faire, et il y avait eu de la bousculade. «Je l'ai pris par une prise d'ours», a raconté M. Beaudin, un gaillard fort costaud. À un certain moment, alors que le voleur était en mauvaise posture par terre, il s'était exclamé: «Jean-Claude» !

Jean-Claude Beaudin avait été fort surpris. «Par trois fois, il a nommé mon nom. J'ai dit comment ça se fait que tu connais mon nom», a raconté, M. Beaudin.

L'autre agent, M. Bisson, ne comprenait plus rien. Il s'est demandé si les deux étaient de mèche et a même pensé qu'il aurait peut-être à utiliser son arme. «J'étais confus», a-t-il dit, hier.

Finalement, Jean Desbiens a été reconnu. «Je l'avais déjà vu. Je suis resté très surpris», a fait valoir M. Bisson.

Peine à déterminer

M. Desbiens a été arrêté et accusé de vol qualifié, utilisation d'une fausse arme et déguisement dans un dessein criminel. Il a aussi été accusé pour les vols qui avaient entraîné son congédiement, même s'il avait remboursé les 65 000$ qu'il avait dérobés. Il a plaidé coupable il y a près de deux ans. Il faut maintenant lui imposer une peine.

La procureure de la Couronne, Marie-Ève Rodrigue, demande une peine de quatre ans de pénitencier, vu l'abus de confiance et la gravité des offenses. L'avocat en défense, Patrick Davis, demande 12 mois pour les deux dossiers. À l'époque des crimes, son client avait des problèmes de toxicomanie, mais il est maintenant abstinent, dit-il.

La juge Louise Bourdeau rendra sa décision le 24 avril.