L'ancien policier spécialiste du crime organisé Benoit Roberge restera en prison au moins jusqu'à son enquête préliminaire.

Cet ex-enquêteur du Service de police de la Ville de Montréal a renoncé à la tenue de son enquête sur remise en liberté qui devait avoir lieu ce mercredi au palais de justice de Montréal. 

Le juge Robert Marchi a demandé à l'accusé, assis dans le box, de lui confirmer sa décision. «À ce stade-ci, oui», a répondu Benoit Roberge. L'accusé pourrait demander de réévaluer sa situation au terme de son enquête préliminaire. 

L'ancien policier a jeté de nombreux regards dans l'assistance lors de la brève audience. Roberge est soupçonné d'avoir vendu des informations aux Hells Angels, notamment au motard René «Balloune» Charlebois qui s'est suicidé depuis. 

Au terme de l'audience, l'avocat de l'accusé, Me Richard Perras, a précisé les intentions de son client. «Je considère plus prudent de procéder sur la base d'une preuve qui a été testée plutôt que (sur la base d'une) preuve annoncée», a expliqué l'avocat de défense. 

Le Code criminel prévoit qu'un accusé, sur la base de faits nouveaux, peut demander de retrouver sa liberté au terme de l'enquête préliminaire, a précisé pour sa part le porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales, Me Jean-Pascal Boucher. 

Au cours de l'audience, la défense a aussi demandé au tribunal de permettre à  son client de récupérer certains biens saisis au moment de son arrestation. Il s'agit notamment de matériel informatique qui appartient à d'autres membres de sa famille. La poursuite, représentée par Me Maxime Chevalier, a consenti à cette demande. 

L'ex-policier accusé d'entrave à la justice, d'abus de confiance et de gangstérisme revient en cour le 23 janvier pour fixer la date de son enquête préliminaire. Son avocat entend alors demander l'ouverture de paquets scellés. La défense veut prendre connaissance des motifs à l'appui de l'affidavit qui a mené à l'obtention d'un mandat d'écoute électronique «d'urgence» contre l'ancien policier. 

Par ailleurs, selon Me Perras, la détention de son client est «plus difficile» compte tenu du fait qu'il a été policier. «Il est dans un secteur où la protection est plus assurée qu'ailleurs», a précisé l'avocat de défense.