L'acteur Tony Conte, qui est détenu depuis 21 mois pour une affaire de trafic de cocaïne, quittera bientôt le pénitencier pour la maison de transition, et travaillera dans un restaurant approuvé par la police.

Pour la deuxième fois en seulement six mois, le comédien de 49 ans a défilé devant les commissaires aux libérations conditionnelles lundi matin. Contrairement au refus essuyé la première fois, Conte a obtenu un élargissement des commissaires Hélène Lacroix et Pierre Cadieux. Mais pas question d'obtenir tout de suite sa libération totale. Les commissaires l'envoient en maison de transition pour six mois, et lui interdisent de fréquenter des individus ayant des antécédents criminels, des liens avec le crime organisé ou impliqués dans le trafic de drogue. Il devra également divulguer ses états financiers sur une base régulière.

«La Commission a déjà retenu certains progrès, mais on pense qu'il y a encore un travail à faire. Il faut avoir des éléments de stabilité. Il faut vous voir aller au cours des prochains mois», a déclaré le commissaire Cadieux.

Intermédiaire

Conte a été condamné à trois ans et demi de prison en février 2012. Le 29 octobre 2008, il a été arrêté par les enquêteurs de la Division du crime organisé de la police de Montréal dans une chambre d'hôtel où se déroulait une transaction allant jusqu'à100 kilos de cocaïne avec un agent double.

Après avoir nié les faits durant son procès, Conte a admis devant les commissaires avoir joué un rôle important dans cette affaire, agissant comme intermédiaire en mettant en contact un ami qui prêtait de l'argent, Anthony Riccio, avec des fournisseurs travaillant pour un cartel mexicain, Miguel Sandoval et Diego Diaz. Les commissaires sont longuement revenus sur cette affaire, et l'ont notamment questionné sur un appel que Sandoval aurait fait à l'agent double peu de temps avant la transaction en disant «qu'il avait de l'argent et un nouveau client, qu'il était sérieux et qu'il était surnommé l'artiste». Conte a répliqué que son implication s'est limitée au jour même de l'arrestation. Son avocate, qui l'assistait lors de l'audience, a également laissé entendre qu'une partie de la preuve de la police a été détruite par inadvertance.

Détendu

Vêtu d'un jeans et d'un maillot de l'équipe italienne de soccer, Conte est apparu beaucoup plus détendu que la dernière fois.

Il a raconté avoir coupé toute relation avec des gens qui pourraient être impliqués dans le crime organisé. «Au pénitencier, de vieux Italiens m'ont demandé de venir avec eux, dans leur condo, mais j'ai refusé», a-t-il dit.

«Je n'ai jamais été affilié et je ne fais pas partie de la mafia».

«Aujourd'hui, si on m'approchait de la même façon, ce serait non en partant. Je ne rendrai plus ce genre de service à personne. C'est fini pour moi. J'appellerai la police».

«Ce jour-là, j'ai fait le mauvais choix. L'incarcération a eu un effet dissuasif. J'ai été revoir dans mes plus petits recoins et cela a été très difficile», a notamment déclaré l'acteur qui avait l'appui de son agente de libération, et qui était flanqué de sa conjointe et de l'aumônier du pénitencier.

Depuis plusieurs mois, Conte a bénéficié de sorties de 72 heures au cours desquelles il a notamment réglé des amendes de 4000 $ qui étaient vraisemblablement à l'origine d'un mandat d'arrestation qui pesait contre lui.

Il devra se rapporter tous les soirs à la maison de transition, mais pourra tout de même occuper un emploi qu'il a lui-même trouvé, dans un restaurant qui a été vérifié par la police et qui n'a aucun lien avec le crime organisé. Conte ne travaillera donc pas dans des studios contrairement à ce qui avait été évoqué lors de l'audience de juin dernier. Par contre, il confirme avoir toujours des projets dans le milieu artistique.