L'homme d'affaires Tony Magi, lié à la mafia, a tenté d'obtenir une compensation de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) après avoir été criblé de balles au volant de son rutilant Range Rover, en 2008, à Montréal.

Mais un attentat à l'arme à feu - même si la victime se trouve dans une voiture - ne constitue pas un «accident automobile», a tranché le Tribunal administratif du Québec (TAQ) dans sa décision, rendue plus tôt cette année. La SAAQ ne lui versera donc pas un sou.

En août 2008, Tony Magi était arrêté à une intersection du boulevard Cavendish, dans Notre-Dame-de-Grâce, lorsqu'il a été atteint de «trois coups de feu tirés à bout portant», rapporte le TAQ dans sa décision. «Suite à la fusillade, le véhicule du requérant heurte quelques véhicules en avant de lui et emboutit un arbre.»

Selon les rapports médicaux, M. Magi a subi un trauma cérébral, ainsi que des fractures du crâne et des côtes. On y parle aussi de «dépression majeure».

L'année suivante, M. Magi a déposé une demande de compensation à la SAAQ. L'agence publique a refusé.

«Le préjudice n'est [...] pas causé par une automobile au sens littéral du terme ni par son chargement», a écrit le TAQ dans son jugement qui confirme la décision de la SAAQ. 

L'attaque dont a été victime Tony Magi en 2008 n'était pas la première ni la dernière à troubler son existence.

En 2005, des kidnappeurs avaient tenté d'enlever M. Magi, avant que celui-ci ne s'enfuie. Trois ans après l'attentat du boulevard Cavendish, c'est sa femme qui a été la cible d'une fusillade alors qu'elle quittait le domicile en voiture.

Il faut dire que l'entrepreneur ne fréquente pas les milieux les plus honnêtes. Il a notamment été associé d'affaires avec Nick Rizzuto Jr., le fils du parrain présumé Vito Rizzuto, tué en 2009. M. Magi a aussi frayé avec Ducarme Joseph, ancien chef de gangs de rue.