La police de Laval vient de revoir à la hausse, de près du triple, le bilan de sa journée de perquisitions en matière de drogues de synthèse de mardi, alors que l'équivalent de plus de deux millions de comprimés ont été saisis. Une opération qu'elle qualifiait déjà d'historique.

Ce jour-là, 385 policiers, principalement de Laval, aidée des polices de Montréal et de la Rive-Nord, ainsi que de la Sûreté du Québec, ont participé à la phase finale du projet d'enquête Moisson.

43 personnes ont été arrêtées pour avoir opéré selon les enquêteurs lavallois un réseau très prolifique de fabrication et distribution de drogue, surtout des comprimés de méthamphétamines (ecstasy), dans la région de Laval et des Laurentides.

Des présumés bandits selon la police affiliés à la fois aux Hells Angels, aux gangs de rues et à la mafia, par l'entremise des trois têtes dirigeantes identifiées, soit Marc Prévost, Eliott Blanchard et Samir Massoud.

Si ces noms sont assez peu connus du public, ce qui impressionne surtout, c'est le butin saisi mardi par les agents.

Lors d'un bilan provisoire mardi, la police de Laval faisait état d'au moins 600 000 comprimés saisis. Ce qui était déjà historique puisque pour toute l'année 2012, on en avait saisi 105 000.

Mais au terme de la pesée et du comptage des biens saisis, vers 20h mercredi, on a revu le butin à la hausse. Et de beaucoup.

Ainsi, ces sont 1 167 000 pilules qui ont été saisies. En plus de 46,2 kg de méthamphétamine en poudre prête à être transformée en 850 000 pilules de plus, grâce aux trois presses hydrauliques industrielles saisies dans le laboratoire clandestin démantelé à Saint-Hippolyte, dans les Laurentides. La valeur estimée de ces comprimés étant en moyenne sur la rue de huit dollars, c'est au moins 16 millions en revenus potentiels qui ont été subtilisés à l'organisation, juste pour ce type de drogue. 

Ajoutons à cela 48 kg de cannabis, 3,2 kg de cocaïne, 8 armes à feu dont une mitraillette, une veste pare-balles et 483 000 $ comptants.

«Il s'agit de la plus grosse saisie de notre histoire, toutes drogues confondues, en valeur comme en quantité de comprimés.Nous en avons saisi plus en une journée que depuis la création du service»,explique le sergent Frédéric Jean, porte-parole de la police de Laval.

«C'est certain que le trafic est une question d'offre et de demande, comme dans tout secteur de la consommation. Mais deux millions de comprimés retirés du marché, pour un court moment, ça va avoir un impact majeur. Mais nous n'avons pas la prétention d'avoir éradiqué la chose, et ça n'enlèvera pas le goût des gens pour ces drogues», poursuit-il.

Les suspects ont comparu mercredi au palais de justice de Laval pour répondre à une kyrielle d'accusations liées essentiellement au trafic et à la fabrication de drogue.