Les pommes pourries semblent s'accumuler au sein de la « liste verte » des entreprises autorisées à faire affaire avec l'État, rédigée par l'Autorité des marchés financiers (AMF) en collaboration avec l'Unité permanente anticorruption (UPAC).

Gilles Théberge, un ancien cadre du fabricant d'asphalte Sintra, a indiqué en matinée jeudi à la commission Charbonneau que l'entreprise Pavages Chenail de Saint-Rémi avait participé à un cartel bien organisé pour gonfler les prix du bitume sur la Rive-Sud de Montréal, de 1995 à 2000. Or, Pavages Chenail fait partie de la première fournée d'entreprises ayant reçu l'approbation de l'AMF, en avril dernier. Toutes ces entreprises doivent faire l'objet d'une enquête de sécurité menée par l'UPAC.

La majorité des témoins de la commission Charbonneau rencontre des enquêteurs avant de comparaître afin de dévoiler les grandes lignes de son récit. Il n'a pas été possible de savoir si M. Théberge avait rencontré des enquêteurs de la commission avant son témoignage.

Pas la première

Il y a deux semaines, La Presse révélait qu'une firme de Laval avait été inscrite sur la liste de l'AMF trois semaines avant que son propriétaire et dirigeant ne soit arrêté, avec Gilles Vaillancourt et ses présumés complices. LUQS, dirigée par Guy Jobin, conçoit des logiciels spécialisés dans l'évaluation des coûts dans le domaine de la construction. Une autre entreprise de M. Jobin avait fait l'objet d'une perquisition à l'automne 2012. Le président du Conseil du Trésor, Stéphane Bédard, avait expliqué que la division des enquêtes de l'UPAC et celle de la vérification ne communiquaient pas entre elles pour éviter de compromettre la confidentialité des opérations.