À l'Unité permanente anticorruption (UPAC), les responsables des enquêtes ne communiquent pas avec ceux qui vérifient l'intégrité des entreprises en vertu de la nouvelle «loi 1» du gouvernement Marois.

Selon Stéphane Bédard, responsable de l'application de cette loi, «la section vérification ne sait pas ce que fait la section enquête à l'UPAC. Une vérifie les contrats publics, l'autre fait du travail de perquisition et d'enquête. Ces deux-là ne se parlent pas pour éviter que les enquêtes ne viennent contaminer la vérification», a expliqué hier le président du Conseil du Trésor à la radio de Radio-Canada. Il n'a pas accepté d'autres entrevues.

La Presse a révélé hier que Guy Jobin, président de la firme LUQS, accusé la semaine dernière dans la brochette des interventions de l'UPAC, avait pourtant eu, le 19 avril, le feu vert de l'Autorité des marchés financiers au terme d'une enquête d'intégrité menée conjointement avec l'UPAC.

Selon M. Bédard, il ne faut pas s'inquiéter, car une autorisation peut toujours être retirée - ce fut le cas pour la firme de M. Jobin.

Il n'a pas pris contact avec l'UPAC après cette bévue. «Ce qu'on a vérifié, c'est si les outils qu'on leur donne sont les bons. On m'a dit oui. L'important est qu'on a maintenant les outils pour discarter les mauvais joueurs, ce qu'on n'avait pas avant. Si cela avait été comme avant, il aurait fallu attendre qu'ils soient reconnus coupables, cela aurait pris deux, trois, quatre, cinq ans, et ils auraient pu avoir des contrats normalement», a expliqué Me Bédard.

D'autres perquisitions

Pourtant, l'intérêt des policiers pour Guy Jobin ne date pas d'hier. Une autre de ses entreprises, ÉquiLUQS, avait fait l'objet d'une perquisition en novembre dernier par l'UPAC. ÉquiLUQS se spécialise dans le génie-conseil, alors que LUQS met en marché un logiciel d'évaluation de coûts pour l'industrie de la construction. Selon des informations obtenues par La Presse, des représentants de l'UPAC avaient aussi interrogé M. Jobin dans la cadre de leurs enquêtes.

La loi 1, sur «l'intégrité en matière de contrats publics», prévoit un pouvoir de refuser une autorisation à une entreprise qui «ne satisfait pas aux exigences élevées d'intégrité auxquelles le public est en droit de s'attendre».