Le fugitif américain Johnny Boone, surnommé le «parrain de l'herbe» par les autorités américaines, a été déclaré inadmissible au Canada en raison de ses antécédents judiciaires jeudi, mais il demeurera détenu à Montréal pour un certain temps afin de clarifier d'autres aspects de son statut au pays.

Boone, 73 ans, est un ancien leader de ce que la police surnommait «la mafia du pain de maïs», un regroupement de fermiers producteurs de cannabis situés dans plusieurs États du centre des États-Unis. Il a fui sa ferme du Kentucky en 2008 lorsque des enquêteurs y ont découvert 1000 plants de marijuana. Il est resté introuvable pendant huit ans.

Peu avant Noël, des policiers du SPVM l'ont arrêté dans un centre commercial de l'Ouest de Montréal, sur la base d'informations fournies par un citoyen aux US Marshals, l'agence fédérale américaine de traque des fugitifs. La personne aura droit à une récompense.

Une enquête de La Presse a démontré comment Boone s'était caché sur la Rive-Sud de Montréal grâce à des amis Mohawks. Il a notamment vécu à Kahnawake, Léry et Châteauguay, où il était un voisin aimable et apprécié, selon plusieurs témoignages.

Sa conjointe a aussi expliqué qu'il avait pu entrer au pays grâce à la «piste Mohawk», une référence probable à la réserve d'Akwesasne, identifiée dans plusieurs rapports gouvernementaux comme un lieu de passage privilégié pour les contrebandiers en tous genres en raison de sa position à cheval sur la frontière canado-américaine.