Le Service de police de Winnipeg (SPW) a tenté le mois dernier d'obtenir par la Loi sur l'accès à l'information des courriels d'une journaliste de CBC qui avait enquêté sur un scandale au sein du corps policier, a rapporté Radio-Canada jeudi soir.

En octobre, un employé du SPW a effectué une demande d'accès à l'information afin d'obtenir «toute correspondance numérique» entre la journaliste de CBC Caroline Barghout et un employé du ministère de la Justice de la province entre le 12 et le 16 septembre, selon Radio-Canada. Cette demande - refusée par le Ministère - a été révélée au grand jour en raison d'une erreur d'un employé du ministère de la Justice qui a omis de censurer le nom de la reporter dans le résumé public de la demande.

Le SPW tentait d'obtenir de l'information sur le policier Trent Milan qui faisait alors l'objet d'une enquête par la journaliste de CBC. Le policier d'expérience avait finalement été accusé d'une trentaine de chefs d'accusation en septembre dernier, notamment de possession de stupéfiants et de vol. «Un chapitre sombre de l'histoire du Service», avait alors dit le chef adjoint de la police. Deux semaines plus tard, le policier s'était enlevé la vie en voiture.

La journaliste Caroline Barghout n'est pas sous enquête policière, a assuré le chef de police de Winnipeg, soutient Radio-Canada.

Cette nouvelle histoire d'espionnage des journalistes par les policiers s'ajoute aux révélations visant de nombreux journalistes québécois qui ont mené à l'instigation d'une commission d'enquête sur la question.