Un résidant d'Ottawa incarcéré en raison de sa participation à un complot terroriste soutient que la décision du gouvernement fédéral de lui retirer sa citoyenneté enfreint plusieurs des droits garantis par la Constitution, dont celui de voter.

Hiva Alizadeh conteste comme plusieurs autres personnes les nouvelles dispositions permettant au gouvernement de dépouiller de leur citoyenneté canadienne les personnes reconnues coupables de terrorisme, trahison ou espionnage à condition qu'elles soient citoyennes dans un autre pays.

Dans une demande soumise à la Cour fédérale du Canada, l'homme d'origine iranienne affirme que les dispositions enfreignent les principes de justice fondamentale qui font partie intégrante de la Charte des droits et libertés.

Il fait aussi valoir que le retrait de sa citoyenneté le priverait injustement de son droit de voter, en plus de l'empêcher d'entrer et de demeurer librement au Canada.

Alizadeh a été condamné à 24 ans de prison après avoir plaidé coupable l'an dernier à des accusations de possession d'explosifs dans l'intention de mettre la vie de quelqu'un en danger.

L'homme de 36 ans, qui travaillait comme surveillant et étudiait à temps partiel, a été arrêté en août 2010 avec d'autres individus. La police a saisi des documents, des vidéos et des manuels liés au terrorisme ainsi que des dizaines de cartes de circuit imprimé électroniques, des appareils utilisés pour déclencher des bombes artisanales à distance.

Les conservateurs croient que le terrorisme est un crime si grave que ceux qui le commettent ne méritent pas d'être citoyens canadiens. Leurs détracteurs estiment de leur côté que dépouiller quelqu'un de sa citoyenneté équivaut à remettre en vigueur la pratique médiévale du bannissement.

Le dossier de Hiva Alizadeh sera traité en même temps que ceux d'autres personnes condamnées pour terrorisme ayant contesté devant les tribunaux les dispositions sur le retrait de la citoyenneté.