L'homme qui fut au coeur de la célèbre cause judiciaire «non, c'est non» demeurera derrière les barreaux, a annoncé la Commission des libérations conditionnelles du Canada, mardi.

La commission a révisé la cause de Steve Ewanchuk, un an après lui avoir refusé une première demande de libération conditionnelle.

Selon elle, l'homme de 66 ans représente toujours un risque pour la société même s'il a complété un programme pour les prédateurs sexuels. Ewanchuk a un lourd dossier d'agressions sexuelles commises contre de jeunes filles, qui s'étend sur quatre décennies.

L'homme est devenu célèbre en 1999 lors du fameux procès surnommé «non, c'est non» qui a permis de clarifier les lois canadiennes contre les agressions sexuelles.

La Cour suprême l'avait reconnu coupable d'avoir agressé sexuellement une adolescente âgée de 17 ans. Ewanchuck l'avait caressée au cours d'une entrevue pour un emploi même si la jeune fille avait dit non à trois reprises.

Le plus haut tribunal du pays avait renversé une décision de la Cour d'appel de l'Alberta. Un des juges de cette instance avait affirmé que l'adolescente «ne s'était pas vêtue d'un bonnet et de crinolines» et que les avances d'Ewanchuk «étaient moins criminelles qu'hormonales». La Cour suprême a affirmé que les commentaires du juge albertain renforçaient les stéréotypes voulant que les femmes qui s'habillent d'une certaine façon veulent être agressées. Elle avait déterminé que l'initiateur d'une relation sexuelle avait le fardeau d'obtenir un consentement.

En 2007, Ewanchuck avait été condamné à 11 ans d'emprisonnement pour avoir agressé sexuellement une fillette âgée de 8 ans. Sa sentence se termine en février 2018. Quand il sera libéré, il restera sous supervision pendant encore une période de 10 ans.