Un Pakistanais accusé d'avoir planifié des attentats à la bombe à Toronto devra rester en détention jusqu'à ce que le Canada décide de le déporter ou non.

Jahanzeb Malik a comparu par vidéoconférence depuis la prison de Lindsay, lundi, à une audience de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, pour la révision des motifs de détention. Son avocat n'a présenté aucune requête.

L'avocate du gouvernement Jessica Lourenco n'a pas présenté de preuves contre lui.

«Le ministre souhaite se baser sur des soumissions précédentes pour établir que M. Malik pourrait ne pas se présenter à son audience d'admissibilité et qu'il présenterait un danger pour le public s'il était en liberté», a-t-elle déclaré.

«Le ministre continue de rassembler et d'examiner des preuves liées à l'inadmissibilité de M. Malik pour des raisons de sécurité.»

Jahanzeb Malik est détenu depuis son arrestation la semaine dernière. Durant sa première audience, Mme Lourenco l'a accusé d'avoir planifié de faire exploser le consulat américain et des édifices du district financier de Toronto. Elle a aussi soutenu qu'il appuyait le groupe terroriste État islamique et qu'il planifiait filmer l'attentat pour en inspirer d'autres à suivre son exemple.

Sa prochaine audience aura lieu le 14 avril.

Bien qu'il ait des liens solides au Canada - il y a notamment des enfants -, un membre du comité président, Iris Kohler, a affirmé qu'il présentait «un niveau d'irrespect pour la loi en général» et «de fortes opinions antigouvernementales».

Elle a précisé qu'il avait un casier judiciaire «d'un certain niveau» pour lequel il a obtenu des libérations conditionnelles, mais que les crimes, non spécifiés, étaient de nature violente ou menaçante.

«Sur la balance des probabilités, vous posez bel et bien un risque de fuite, un danger pour le public et vous devriez être détenu pour des raisons de sécurité», a fait valoir Mme Kohler.

Mme Kohler ne s'attend pas à ce que sa détention se prolonge beaucoup. Elle croit que le gouvernement aura un plan sur ce dossier à la prochaine audience.

Malik, 33 ans, est un résident permanent qui est arrivé au Canada en tant qu'étudiant il y a plus de 10 ans. Il a été arrêté le 9 mars par l'Agence des services frontaliers du Canada. Il a jusqu'au 24 mars pour présenter une demande de libération pour des motifs humanitaires.

On ignore encore pourquoi les autorités l'ont accusé pour des motifs d'immigration plutôt que criminellement. Le gouvernement a refusé d'expliquer cette stratégie, mais des experts juridiques ont fait remarquer que les procédures d'immigration exigent un niveau de preuve moins élevé que les procédures criminelles.

Son avocat affirme qu'il s'attend à ce qu'il soit déporté et qu'il y a peu de chances qu'il soit libéré d'ici là.