Des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) révisent l'ensemble des circonstances de la longue agonie de Radil Hebrich sur un quai du métro Langelier, en janvier 2014, afin de déterminer si une enquête criminelle devrait être ouverte.

Ils décideront si des témoins de l'accident pourraient faire l'objet d'une enquête formelle pour négligence criminelle ou pour toute autre infraction.

Ce processus mènera les forces de l'ordre à visionner la vidéo de surveillance où l'on voit M. Hebrich agoniser pendant 16 minutes sans que quiconque ne lui porte assistance, a indiqué la police. Selon le coroner Jacques Ramsay, «au moins» 40 passants et trois employés de la Société de transport de Montréal (STM) ont vu le corps inanimé de M. Hebrich sans intervenir. Deux métros lui sont passés à 50 centimètres de la tête.

«On fait des vérifications afin de déterminer si une enquête criminelle va être ouverte», a expliqué Ian Lafrenière, porte-parole du SPVM. «C'est l'unité métro qui est en charge. Il y a des enquêteurs dans cette unité.»

M. Lafrenière a indiqué que le rapport du coroner Ramsay allait être utile dans cette démarche de préenquête. 

Le médecin déplore dans son rapport que personne n'ait porté assistance à Radil Hebrich après que celui-ci se soit heurté la tête contre une rame de métro en accélération. Il est mort de ses blessures quelques heures plus tard.

La STM silencieuse

Un an après la mort de M. Hebrich, la STM tente de retrouver quels documents elle a elle-même donnés au coroner Jacques Ramsay afin qu'il enquête sur la situation.

«Il est trop tôt pour nous de commenter le rapport du coroner, car il nous faut réunir tous les éléments et documents en lien avec cet incident et vérifier lesquels ont été transmis au coroner, a indiqué Philippe Schnobb, président de la STM, par le biais d'une déclaration écrite transmise par une attachée de presse. 

Selon le Bureau du coroner, une copie du rapport a été envoyée à l'organisation le 19 ou 20 janvier dernier, il y a trois semaines.

«Le coroner nous recommande ''de revoir les circonstances de ce décès''. C'est ce que nous allons faire au cours des prochains jours», a ajouté M. Schnobb.

Vendredi avant-midi, La Presse a demandé à la STM si elle avait identifié ses employés en cause et si elle les avait rencontrés. La société n'avait toujours pas répondu à ces questions à 17 h.