Malgré le nouveau système de référence des travailleurs de la construction, le syndicaliste Bernard «Rambo» Gauthier aurait continué à faire du placement syndical. Il fait face à deux accusations pénales pour être intervenu sur des chantiers de la Côte-Nord.

Les événements remontent à septembre et décembre 2013. La Commission de la construction du Québec (CCQ) a mené une enquête. Les constats d'infraction à la Loi sur les relations de travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction (R-20) ont été remis à M. Gauthier par un huissier, la semaine dernière. Ces accusations pénales, qui sont une première, pourraient valoir au syndicaliste des amendes minimales de 1000 $ chacune. 

M. Gauthier, qui est agent d'affaires pour le syndicat des opérateurs de machinerie lourde (local 791) affilié à la FTQ-Construction, a laissé libre cours à sa colère sur sa page Facebook. La Presse n'a pas modifié le texte qui suit: «On as le deuxième plus haut tôt de chômage au Québec, avec un projet de 7,2 milliard de dollars derrière chez nous, 35% de représentativité Nord côtière à la romaine, un ostie de paquet de père et mère de famille qui sont rendus sur le BS, pis tabarnack la Lemieux est encore la avec son escouade tactique d'enquêteur qui nous coûtes une tite fortune juste pour essayé de me prendre en défaut!», peut-on lire. 

Bernard Gauthier, qui estime être victime d'un «frame up», termine son message en rassurant la communauté Facebook: «Y m'auront pas les crisses!»

Lors de son passage à la commission Charbonneau, Bernard Gauthier a plaidé que les travailleurs de la Côte-Nord devaient être recrutés en priorité et c'est ce à quoi il s'emploie depuis des années. Il se défend toutefois d'avoir eu un comportement répréhensible allant jusqu'à l'intimidation. «Si vous ne voulez plus d'intimidation, plus de cochonneries, plus de chicanes dans nos régions, va falloir encadrer, définir la mobilité provinciale [...], va falloir que le gouvernent comprenne», avait-il lancé pour justifier ses activités. 

- Avec la collaboration de Daniel Renaud