Alors que la sélection du jury était sur le point de commencer, le juge chargé de présider le procès Diligence s'est retiré du dossier. Cinq ans après l'arrestation des accusés, de nouveaux retards sont à prévoir dans cette cause traitant d'allégations de gangstérisme et de blanchiment d'argent dans l'industrie de la construction.

Après avoir siégé pas moins de 200 jours pour trancher des requêtes en préparation du procès, le juge de la Cour supérieure Claude Champagne a choisi de se «dessaisir» de la cause.

Dans une décision écrite rendue hier, le magistrat a rejeté deux requêtes en récusation déposées par la défense. Or, le juge Champagne a tout de même décidé de se retirer du dossier.

En d'autres termes, le juge a rejeté les motifs en droit plaidés par la défense, mais il a tout de même décidé de ne plus présider le procès.

Ses motifs sont frappés d'un interdit de publication. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales ainsi que La Presse ont tenté, sans succès, de faire lever cet interdit de publication.

La convocation des candidats jurés, prévue pour le 22 septembre, est ainsi annulée. La cause est reportée à mardi prochain devant le juge coordonnateur de la Cour supérieure à Montréal pour déterminer de la suite des choses.

Enquête sur un réseau lié aux Hells

L'opération Diligence était une enquête d'envergure menée par la Sûreté du Québec sur un réseau lié aux Hells Angels qui aurait tenté d'infiltrer l'économie légale, en particulier l'entreprise de maçonnerie de Paul Sauvé.

Devant la commission Charbonneau, il y a un an, Paul Sauvé a décrit comment les motards avaient tenté de s'emparer de son entreprise, LM Sauvé. Il a fait les manchettes plusieurs fois après avoir dénoncé ces tentatives de détournement.

Au total, 104 requêtes - 83 de la défense et 21 de la Couronne - ont été déposées dans le cadre de ce procès depuis le mois d'octobre 2012. Les accusés ont été arrêtés à l'automne 2009.

L'un des accusés dans l'opération Diligence, le Hells Angel Normand Marvin Ouimet, a plaidé coupable en mars dernier.

Il reste cinq accusés, dont Louis-Pierre Lafortune, ex-vice-président de l'entreprise Grues Guay, qui a aussi témoigné à la commission Charbonneau.