Le syndicat qui représente les journalistes de La Presse dénonce « vigoureusement » le Service de police de la Ville de Montréal de même que la juge qui a autorisé le mandat de surveillance, renouvelé à 24 reprises pour espionner le journaliste Patrick Lagacé.

Parlant « d'espionnage policier de journalistes », le Syndicat des travailleurs de l'information de La Presse (STIP), qui regroupe 240 employés, observe que les éditorialistes, les journalistes d'enquête, ceux affectés à la couverture judiciaire ou politique, peuvent aussi craindre de telles interventions de la police.

« Uniquement à La Presse, il y a des dizaines de journalistes professionnels qui ont des raisons concrètes de s'inquiéter des agissements du SPVM, a affirmé Charles Côté, le président du STIP. Et je suis certain que le sentiment est partagé dans tous les médias ce matin. »

« Nous sommes plus de 200 journalistes à La Presse et ce matin, nous nous posons tous les mêmes questions, a affirmé M. Côté. Est-ce qu'il y a d'autres cas ? Est-ce que nos sources vont hésiter à nous contacter avec des informations sensibles ? Est-ce qu'il va falloir crypter toutes nos communications ? »

« La liberté de la presse est un droit fondamental. Il ne peut pas s'exercer librement si les communications des journalistes sont surveillées par la police. Il faut absolument que l'appareil judiciaire respecte le rôle du quatrième pouvoir. Il en va de l'essence même de la démocratie », a souligné Charles Côté.