Trois hommes risquent de regretter d'avoir filmé et diffusé une vidéo de leurs aventures dans les tunnels du métro de Montréal. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a procédé hier à trois arrestations et, plutôt que de remettre aux suspects de simples constats d'infraction, les enquêteurs ont décidé de porter contre eux des accusations criminelles, a appris La Presse.

Les trois hommes, âgés de 22, 28 et 52 ans, ont été arrêtés hier et interrogés tout l'après-midi par les enquêteurs du SPVM en lien avec l'introduction dans les tunnels du métro qui avait fait les manchettes à la fin de mars, a confirmé le sergent Laurent Gingras. Ils ont été relâchés sous promesse de comparaître le 5 mai. Il n'a pas été possible hier soir de connaître le lien les unissant.

Cette introduction dans les tunnels du métro de Montréal avait fait les manchettes après que les intrus avaient diffusé en ligne une vidéo, vue à plus de 140 000 reprises, de leurs aventures sur le site YouTube. L'apparition de ces images moins d'une semaine après l'explosion d'une bombe dans le métro de Bruxelles avait rapidement soulevé des inquiétudes sur la sécurité des installations de la Société de transport de Montréal (STM).

Leur aventure dans les tunnels de Montréal ayant enfreint toute une série de règlements municipaux, les intrus s'exposaient à une pluie d'amendes pouvant aller jusqu'à 500 $. Mais le SPVM a plutôt décidé de traduire devant les tribunaux les trois hommes arrêtés hier, en raison de la gravité des gestes qui leur sont reprochés. Ils risquent ainsi la prison s'ils sont trouvés coupables.

LA VIDÉO « A JOUÉ UN GRAND RÔLE » DANS L'ENQUÊTE 

Les trois hommes seront ainsi accusés d'introduction par effraction et de nuisance publique, puisque le SPVM considère qu'ils ont mis en danger la sécurité du public. Deux d'entre eux verront aussi s'ajouter des accusations de possession d'outils de cambriolage.

Les personnes reconnues coupables d'introduction par effraction ou de possession d'outils de cambriolage sont passibles d'un maximum de dix ans de prison, celles déclarées coupables de nuisance publique, de deux ans.

Même si les intrus avaient pris soin de camoufler leur visage sur la vidéo, sa diffusion aurait grandement contribué à faire progresser l'enquête. « C'est certain que la vidéo a joué un grand rôle. D'abord, sans elle, on n'aurait probablement pas eu connaissance des événements », a indiqué le sergent Gingras.

La vidéo montrait des intrus se promenant dans les tunnels du métro ainsi que dans des corridors de service souterrains de la STM. La scène semble avoir été captée durant les heures d'ouverture du métro, puisqu'on peut voir des wagons circuler à proximité des intrus. Si les visages étaient camouflés dans la vidéo, au moins une employée de la STM avait aperçu l'un des intrus lorsque celui-ci s'est introduit dans la cabine du conducteur du métro.