Le fraudeur Vincent Lacroix vient d'obtenir un léger assouplissement de ses conditions de libération conditionnelle en raison de sa bonne conduite. L'ex-PDG de Norbourg, condamné à 18 ans de prison pour avoir floué 9200 investisseurs, devra faire huit heures de bénévolat en milieu défavorisé par mois au cours de la prochaine année. Il devait auparavant en faire le double, soit quatre heures par semaine.

Dans une décision du 12 janvier obtenue par La Presse, la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) maintient toutes les autres conditions imposées à Vincent Lacroix depuis sa libération conditionnelle totale en février 2014. Il lui est notamment interdit de travailler comme gestionnaire ou dans le domaine de la finance.

Le célèbre criminel à cravate a respecté l'ensemble des conditions qui lui ont été imposées depuis qu'il est sorti de prison en janvier 2011, après trois années passées derrière les barreaux. Sa réinsertion sociale, un « travail de longue haleine », progresse bien, selon les commissaires. « Vous avez bien cheminé et vous démontrez une meilleure compréhension de votre criminalité et des répercussions qui en ont découlé. [...] Vous semblez vous rendre compte que votre mode de vie, à l'époque de vos délits, était absolument démesuré et essentiellement basé sur la recherche du luxe et du prestige. Vous vous êtes éloigné des valeurs matérielles et avez adopté un mode de vie simple. »

L'homme de 49 ans reçoit également de bons mots de la part des responsables de l'organisme où il fait du bénévolat. « [Ils] apprécient votre conformisme et votre ponctualité et expriment leur satisfaction au sujet de votre attitude et de votre rendement », souligne-t-on.

CONSCIENCE SOCIALE

Malgré les progrès de Vincent Lacroix, les commissaires ont néanmoins décidé de prolonger de douze mois son obligation d'accomplir du bénévolat en milieu défavorisé. « Il y a lieu d'approfondir votre conscience sociale et de continuer à développer votre empathie envers les victimes et votre reconnaissance de l'ampleur de vos délits sur ces dernières », écrit-on.

Dans leur décision, les commissaires rappellent l'ampleur de la fraude de 130 millions commise par Vincent Lacroix et ses associés au début des années 2000. « Il s'agit d'un scandale sans précédent dans les annales judiciaires et financières au pays. »

Plus de 9000 épargnants ont perdu des sommes importantes, voire cruciales pour leur retraite, en investissant chez Norbourg. Les victimes devaient recouvrer environ les trois quarts de leurs épargnes des années plus tard.

Les commissaires tracent un dur portrait de Vincent Lacroix dans le préambule de leur décision. « Vos délits ont été motivés par un égocentrisme hors du commun. En effet, votre criminalité est raffinée, de très grande envergure, basée sur un mode d'agir structuré, extrêmement spécialisée et motivée, sans aucun doute, par l'appât du gain, mais aussi par l'absence de scrupules à commettre des gestes illégaux afin de maintenir l'illusion de la réussite. »

La peine de Vincent Lacroix se terminera dans dix ans, le 26 janvier 2026.

- Avec la collaboration de Daniel Renaud