L'enseignant canadien reconnu coupable en Indonésie d'avoir agressé sexuellement des élèves de son école soutient qu'Ottawa n'a rien fait pour protéger ses droits fondamentaux.

Dans une lettre ouverte adressée au premier ministre Stephen Harper, Neil Bantleman demande au gouvernement canadien de réviser son dossier et de plaider sa cause. Il soutient qu'il a reçu jusqu'ici davantage de soutien public du gouvernement américain que des responsables canadiens.

M. Bantleman et un adjoint indonésien ont été reconnus coupables, au début du mois, d'avoir agressé sexuellement trois élèves de l'École internationale de Jakarta.

Le Canadien a été condamné à une peine de 10 ans de prison, mais il compte en appeler du verdict.

Dans sa lettre ouverte, l'enseignant, originaire de Burlington, en Ontario, clame à nouveau son innocence, plaide que l'enquête a été entachée par la corruption, et dénonce le manque de transparence de ce procès «injuste».

Il admet que le gouvernement ne peut s'ingérer dans le processus judiciaire d'un autre pays et ne s'attend pas à ce qu'Ottawa critique le fonctionnement d'un système judiciaire étranger.

«Par contre, je ne comprends pas l'absence totale de réaction du gouvernement fédéral dans mon dossier», écrit-il.

M. Bantleman n'est pas le premier Canadien à dénoncer le laxisme du gouvernement lorsqu'un ressortissant connaît des ennuis avec la justice à l'étranger. Un avocat du journaliste canado-égyptien Mohamed Fahmy a déjà estimé que c'est l'inaction d'Ottawa, essentiellement, qui empêche son client de rentrer au pays.

Le journaliste du réseau anglais d'Al Jazeera a été reconnu coupable en Égypte de crimes liés au terrorisme, à l'issue d'un procès dénoncé par plusieurs organismes internationaux de défense des droits de la personne. Condamné à sept ans de prison, il a obtenu en cour d'appel la tenue d'un nouveau procès, et a été libéré sous caution pour la suite des procédures.

M. Fahmy avait renoncé à sa citoyenneté égyptienne dans l'espoir de bénéficier d'une nouvelle loi qui permet au président de ce pays de décréter l'extradition d'un étranger accusé ou condamné, mais cela ne s'est jamais produit. Son ancien confrère australien d'Al Jazeera, aussi condamné dans cette affaire, a pour sa part été extradé dans son pays.