Une enquête externe sur l'irruption de Michael Zehaf Bibeau dans l'édifice du Parlement, le 22 octobre dernier, conclut que l'usage d'une force mortelle par le personnel de sécurité était alors justifié pour maîtriser l'assaillant, a appris La Presse Canadienne.

Le rapport d'enquête reconstitue tout le fil des événements qui ont mené au décès de Michael Zehaf Bibeau, abattu lors de l'opération menée par les forces de sécurité du parlement et la Gendarmerie royale du Canada (GRC). On ignore encore, en effet, ce qui s'est précisément passé près de la bibliothèque du parlement, ce jour-là.

Le jour même de la tragédie, la GRC avait aussitôt confié à la Police provinciale de l'Ontario (OPP) l'enquête externe sur les événements et l'opération de la police fédérale. Une semaine plus tard, le président de la Chambre des communes, Andrew Scheer, a demandé à l'OPP d'étendre son enquête au personnel de sécurité du parlement.

L'OPP a aussi reçu le mandat d'enquêter sur ce qui s'est passé entre la rue Wellington, devant la colline du Parlement, jusqu'aux portes mêmes de l'édifice du Centre, par où est entré Michael Zehaf Bibeau. L'assaillant venait de tuer le caporal Nathan Cirillo, un réserviste qui montait la garde solennelle devant le Monument commémoratif de guerre du Canada, situé tout près du parlement.

La GRC est responsable de la sécurité sur la colline du Parlement, à l'extérieur, alors qu'à l'intérieur, ce sont des agents du parlement qui assurent la sécurité.

Selon une source au fait du dossier, le rapport conclut que d'après la reconstitution des événements, aucune mesure ne devrait être prise contre le personnel responsable de la sécurité relativement à la force utilisée ce jour-là pour maîtriser l'assaillant de 32 ans.

Le bureau de M. Scheer a confirmé mercredi qu'il avait reçu le rapport d'enquête de l'OPP, et qu'il l'étudierait attentivement avant de commenter.

Depuis les événements du 22 octobre, c'est la GRC qui supervise la sécurité sur toute la colline du Parlement, pour éviter la confusion. À l'intérieur, la sécurité est maintenant assurée par une force conjointe des agents du parlement et de la police fédérale.

Le président de la Chambre a aussi pris diverses mesures, en novembre, pour resserrer la sécurité sur la colline: installation de guérites de sécurité pour accéder à l'édifice du Centre, annulation des visites guidées du parlement les mercredis, jours de caucus, et limitation de la taille des groupes de visiteurs.

Le commissaire de la GRC, Bob Paulson, a indiqué le mois dernier devant un comité des Communes que pour la police, Michael Zehaf Bibeau est un terroriste, et que s'il avait survécu, il aurait fait l'objet d'accusations criminelles liées au terrorisme.

Dans une vidéo enregistrée sur son téléphone cellulaire avant l'attentat, Zehaf Bibeau soutient qu'il agit pour protester contre la présence militaire du Canada en Afghanistan et en Irak.