«Un membre des Devils Ghosts doit défendre les couleurs du club à n'importe quel prix.»

«Le club doit passer avant toute chose.»

«Le silence sur les activités du club et de ses membres est primordial.»

Ces quelques règlements des Devils Ghosts, club-école des Hells Angels, ont été lus par le procureur de la poursuite Éric De Champlain, hier, lors de l'enquête sur cautionnement de David Castelli, arrêté mercredi soir dans le démantèlement d'un présumé réseau de trafiquants de stupéfiants, à Montréal.

Castelli, 44 ans, a été présenté par Me De Champlain comme le chef présumé des Devils Ghosts, ce à quoi l'avocat du motard, Me Pierre Joyal, s'est toutefois opposé.

Les règlements du club dont il est question ci-haut ont été trouvés dans le local du groupe, à Pointe-Claire, pris d'assaut par les membres de l'escouade tactique d'intervention du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), mercredi. Ce local, qui abrite un gym privé, est loué au nom de David Castelli, selon la preuve révélée jusqu'à maintenant.

Même si peu d'éléments ont été divulgués, on a appris que le jour de la frappe policière, Castelli a été vu par des policiers transportant un sac de sport dans lequel un fusil de calibre 12 a été saisi plus tard par les limiers.

Lors d'une perquisition effectuée chez Castelli à Saint-Lazare, les policiers ont notamment trouvé des cartouches de calibre 12, un couteau à cran d'arrêt, une veste pare-balles, 3700$ en argent, un médaillon en or des Devils Ghosts et un lot de chandails des Devils Ghost et portant l'inscription Support 81 (Hells Angels). Une photo de l'accusé, avec des membres des Hells Angels, et des objets ou des vêtements à l'effigie du groupe international de motards ont aussi été trouvés au local.

David Castelli a témoigné, expliquant qu'il est à la tête d'une petite entreprise de recyclage de bardeaux d'asphalte. Auparavant, il a possédé un lave-auto mobile et a été propriétaire de bars à Montréal. Il a déjà reçu une sentence de deux ans moins un jour pour une vieille affaire de fraude survenue en Alberta.

Une proche, venue témoigner en sa faveur, a dit n'avoir jamais vu Castelli porter une veste de motard ou être en compagnie d'Hells Angels. Elle l'a décrit comme un passionné de la moto et un père et un mari modèles.

Castelli demeure détenu jusqu'à ce que le juge Yvan Poulin de la Cour du Québec rende sa décision, mardi prochain.

D'autres règlements des Devils Ghosts: 

«Les membres ne doivent consommer aucune drogue dure.»

«Un membre ne doit jamais hésiter à aider un autre membre en difficulté.»

«Le vote unanime des membres est requis pour passer de hang around à striker, et de striker à membre en règle.»