Yves «Colosse» Plamondon poursuit le procureur général du Québec, la Sûreté du Québec (SQ) et un ex-procureur, aujourd'hui juge, pour 35 millions $.

L'homme a passé 28 ans en prison pour trois meurtres qu'il a toujours nié avoir commis. Libéré en janvier dernier, il attendait un nouveau procès en avril. Mais un mois avant ce procès, la poursuite a annoncé qu'elle acceptait son acquittement pour la première accusation et arrêtait les procédures pour les deux autres accusations.

S'il semblait soulagé en mars, son avocat avait laissé entendre que ça ne s'arrêterait pas là.

Voilà donc qu'il intente une poursuite. En plus du procureur général du Québec et de la SQ, il vise le juge René de la Sablonnière qui, à l'époque de son procès, était procureur de la Couronne.

«Le demandeur reproche aux défendeurs de ne pas avoir respecté leurs obligations déontologiques et devoirs professionnels dans la réalisation de leur mandat, tant dans l'enquête policière que dans la conduite de la poursuite devant les tribunaux», peut-on lire dans la requête déposée à Montréal.

«Le demandeur reproche aux défendeurs d'avoir manipulé la preuve» dans une des trois accusations de meurtre, dans le but, écrit son avocat, de faire croire que le délateur disait la vérité et que son témoignage sur les deux autres meurtres était donc crédible.

Il réclame 30 millions $ pour troubles, souffrances et pertes, dont celle de ne jamais connaître «la joie d'être grand-père».

Il veut également obtenir 5 millions $ à titre de dommages exemplaires et punitifs.

Si M. Plamondon a passé près de trois décennies en prison, c'est qu'il a toujours refusé de reconnaître sa culpabilité, démarche nécessaire pour demander une libération conditionnelle.

Yves «Colosse» Plamondon, aujourd'hui âgé de 64 ans, a eu des démêlés avec la justice dans les années 1980. On lui reprochait d'appartenir au milieu du trafic de drogue. C'est ainsi qu'on avait établi un lien entre lui et les trois victimes de meurtre.

C'est donc en 1985 qu'il a été condamné à 25 ans de détention pour les trois meurtres. Ses avocats ont dû aller jusqu'à obtenir une enquête du ministère fédéral de la Justice. C'est cette démarche entamée en 2008 qui a conduit à sa libération, en janvier de cette année, en attendant un nouveau procès qui, finalement, n'aura pas lieu.