Jonathan Mignacca, garde du corps de Raynald Desjardins selon la police, était-il armé lorsque le caïd a été attaqué en septembre 2011 à Laval, et a-t-il ouvert le feu pour protéger ce dernier ? Cette question a été au coeur des tiraillements entre la Poursuite et la défense qui ont plaidé mercredi, au dernier jour du procès de l'accusé de 29 ans.

Jonathan Mignacca fait face à cinq chefs, notamment de possession d'un pistolet et d'avoir déchargé une arme à feu.

Rappelons que le matin du 16 septembre 2011, Desjardins et Mignacca se suivaient dans deux véhicules de type VUS sur le boulevard Lévesque, près du pont de l'autoroute 25, et venaient de s'immobiliser côte à côte sur l'accotement, lorsqu'un individu arrivé en motomarine par la rivière des Prairies a ouvert le feu en leur direction avec une arme longue automatique.

Les policiers ont retrouvé sur la berge 17 douilles dont les projectiles ont criblé les deux VUS. En revanche, ils ont découvert six douilles de calibre 40 dans l'un des véhicules. La Poursuite croit que ce VUS Dodge Journey était conduit par Mignacca et que ces douilles ont été éjectées lorsque ce dernier a répliqué en tirant à travers le pare-brise.

Un pistolet de marque Glock, que la police croit être celui utilisé par Mignacca ce matin-là, a été découvert par une citoyenne sur les berges de la rivière des Prairies à la fin du printemps 2011 et déposé en preuve.

Témoignages contre expertises

Cinq civils, trois pour la Couronne et deux pour la défense, ont témoigné au procès. L'avocat de Mignacca, Me Claude Olivier, a mis en doute la fiabilité de certaines parties de ces témoignages. En revanche, il a souligné que deux témoins disent avoir vu un homme vêtu d'un kangourou gris (Mignacca) tenir une arme de poing chromée munie d'un canon de huit pouces. La prétention de Me Olivier est que le pistolet Glock retrouvé n'est donc pas celui de son client, et que la Poursuite ne peut prouver qu'il avait une arme et qu'il a tiré.

De son côté, la procureure de la Couronne, Me Juliana Côté, a notamment fait valoir que les témoins ont vu Mignacca sortir du Dodge Journey, qu'il a dit aux policiers qui l'ont arrêté que c'était son véhicule, que ses papiers d'identité ont été trouvés à l'intérieur, qu'un expert a témoigné que des trous dans le pare-brise ont été causés par des projectiles sortants et que les douilles trouvées dans le véhicule étaient de marques Winchester et Remington, les mêmes que deux balles intactes toujours dans le chargeur du pistolet Glock trouvé sur les berges de la rivière des Prairies.

Le juge Gilles Garneau de la Cour du Québec rendra sa décision en décembre.

L'arme retrouvée sur les berges de la rivière des Prairies.