Deux agents du Service de police de Winnipeg avaient croisé la jeune Autochtone Tina Fontaine la veille de son ultime disparition, mais ils ne l'ont pas détenue même si elle était réputée en fugue de son foyer d'accueil.

Le cadavre de l'adolescente de 15 ans a été retrouvé neuf jours plus tard dans un sac jeté dans la rivière Rouge. La mort de la jeune Autochtone est traitée comme un homicide, mais aucune accusation n'a été portée jusqu'ici dans cette affaire.

La police de Winnipeg a confirmé jeudi que le 8 août, deux policiers ont intercepté un véhicule dans lequel prenaient place un homme et l'adolescente Tina Fontaine.

Selon le réseau CTV, l'homme a été arrêté pour ivresse au volant mais l'adolescente a été remise en liberté, bien qu'un avis signalant sa disparition ait été préalablement émis.

Selon le surintendant Danny Smyth, du Service de police de Winnipeg, on ignore encore si les deux agents ont bel et bien reconnu l'adolescente en fugue lors de l'interpellation. Les deux policiers ont été suspendus en attendant les résultats de l'enquête interne.

Après son interpellation, la jeune fugueuse est quand même revenue à son foyer d'accueil - où elle séjournait depuis à peine un mois -, mais elle est aussitôt repartie. On a alors émis un nouvel avis signalant sa disparition.

La mort violente de l'adolescente a semé la consternation au sein des Premières Nations du Canada. Son drame a relancé les multiples appels pour la tenue d'une enquête publique nationale sur les nombreux meurtres et disparitions de femmes autochtones survenus depuis quelques années au pays. Malgré les requêtes des groupes de femmes, de leaders autochtones et des partis de l'opposition, le gouvernement conservateur soutient que ces dossiers sont du ressort de la police, et que d'autres études ont déjà été menées sur cette question.