L'ex-enquêteur vedette du SPVM, Philippe Paul, est poursuivi au civil par les jumeaux Bouffard, policiers eux aussi, avec qui il s'est associé pour brasser des affaires au Venezuela.

Francis et François Bouffard soutiennent que Philippe Paul leur a fait des représentations fausses et trompeuses, et qu'il n'a pas payé sa part dans la compagnie qu'ils ont mise sur pied pour vendre des panneaux préfabriqués au Venezuela.

Selon les frères Bouffard, c'est M. Paul qui les a intéressés à ce projet, en leur disant qu'il possédait des contacts au Venezuela pour obtenir un permis pour l'importation des panneaux, et que les profits seraient «considérables». Ces panneaux devaient servir à construire des maisons au Venezuela. Les deux frères, M. Paul et un avocat du Venezuela devaient avoir chacun 25 % des parts de la compagnie Vortez Venezuela C.A, soutiennent-ils dans leur requête.

Édifice loué

Les frères Bouffard, de même que leur père Samuel, qui est parti à cette poursuite,  affirment avoir investi près de 532 000 $ en 2013 dans cette aventure. Ils disent avoir loué un édifice commercial, acheté de la machinerie et préparé des panneaux qui ont été exportés au Venezuela. La compagnie Vortex Venezuela C.A a loué un édifice pour recevoir les panneaux, et a acheté de la machinerie pour exploiter le projet domiciliaire.

Ils expliquent que deux maisons été construites avec les panneaux, sur les terrains d'un citoyen vénézuélien. Vortex n'aurait pas été payée, et elle n'aurait toujours pas obtenu de permis pour importer les panneaux. Si bien que la compagnie est «inopérante, insolvable», et est pourvue d'une machine pour les panneaux qui est «non-fonctionnelle et non-utilisable», lit-on dans le document. 

Les Bouffard réclament que M. Paul paie 132 930$, soit le quart de l'investissement dans l'entreprise de panneaux à être exportés. M. Paul obtiendrait en retour 25% des actions de la compagnie à numéro 9282-6049 Québec Inc, qui fait affaire sous le nom de Structuram.

Policiers dans la mire

Les frères Bouffard, de même que Philippe Paul, ont été l'objet d'enquêtes, au cours des dernières années, pour des différentes raisons. Francis, superviseur aux crimes contre la personne à la Sûreté du Québec, et François, qui était commandant à la division du crime organisé au SPVM, ont été relevés de leurs fonctions pendant deux ans, entre 2011 et 2013, parce qu'ils étaient soupçonnés de corruption en lien avec un projet de condos à Mascouche. L'enquête n'a donné lieu à aucune accusation.

François Bouffard a pris sa retraite du SPVM en avril dernier, tandis que Francis a été réintégré dans ses fonctions. Mais il était en congé de maladie. Les deux frères poursuivent le Procureur général du Québec et la SQ à hauteur de un million $, pour enquête injustifiée et bâclée à leur égard. 

En ce qui concerne Philippe Paul, un poids lourd de la division du crime organisé au SPVM, il a été l'objet d'une enquête interne en raison de ses fréquentations qui étaient jugées dérangeantes. Suspendu sans solde en avril dernier, il a pris sa retraite.