Depuis trois étés et jusqu'à cette semaine, Ian Sheriff, un ancien joueur des Redmen accusé d'agression sexuelle en 2012, travaillait comme moniteur d'un camp sportif de l'Université McGill qui s'adresse aux jeunes de 5 à 14 ans.

L'affaire, qui a été dévoilée par CBC, a poussé les autorités de l'Université McGill à réagir. Le vice-principal exécutif, Anthony Masi, a assuré qu'il n'avait été mis au courant de l'affaire que mercredi.

«Bien que l'université soit liée par le principe de présomption d'innocence et par le droit de l'accusé à un procès équitable, l'embauche de cette personne [...] soulève des questions légitimes», a déclaré M. Masi par écrit. Cette décision semble être le résultat d'une erreur de jugement de la part de ceux qui sont impliqués dans le recrutement au département d'athlétisme.»

Un «examen approfondi des circonstances qui ont mené à son embauche, ainsi que des procédures générales d'embauche du personnel au département d'athlétisme», a donc été demandé.

On ignore pour le moment si Ian Sheriff a été congédié ou s'il est parti de son propre chef (son avocate ne nous a pas rappelée).

Quoi qu'il en soit, l'Université McGill assure qu'il ne travaille plus pour l'établissement depuis mercredi, ainsi que l'établissement l'a précisé dans une lettre d'excuses envoyée aux parents qui auraient pu «avoir été inquiets» d'apprendre qu'un homme accusé d'agression sexuelle avait été embauché comme moniteur.

Aux journalistes, l'Université McGill n'a envoyé qu'une courte déclaration écrite et il n'a pas été possible de réaliser une entrevue avec M. Masi. L'Université McGill n'a pas non plus envoyé de communiqué sur le sujet, mais a plutôt envoyé la déclaration officielle.

Ian Sheriff est l'un des trois joueurs des Redmen qui ont été accusés d'agression sexuelle pour des faits allégués qui se seraient déroulés en 2011. Les accusations sont tombées en avril 2012 et les trois joueurs ont pu continuer de jouer pour l'équipe universitaire de football jusqu'à l'automne suivant, ce qui avait déjà suscité la controverse.

Des organisations au sein de l'université, notamment celles qui militent pour un campus plus sécuritaire, avaient vivement protesté à l'automne 2012, disant haut et fort leur colère devant l'inaction de l'université.

Certains exigeaient l'expulsion des trois jeunes de l'université. L'affaire avait aussi fait l'objet de pétitions et de débats dans les journaux de l'université.

Ian Sheriff, qui a reçu son diplôme de l'Université McGill en mai, doit comparaître en cour à l'automne.